mardi 18 mars 2014

JOYEUX ANNIVERSAIRE !

 
Ce mois-ci, c’est le premier anniversaire de ce blog. Un blog que tu découvres peut-être, tombé dessus par hasard faute de mieux. Ou un blog que tu suis fidèlement, que tu apprécies, que tu détestes, un blog sans intérêt, sans substance, ou au contraire un blog dans lequel tu puises parmi d’autres une aide à ta réflexion. Un blog qui te rassure, te conforte, te fait rire, te révolte.

Très honnêtement, entre toi et moi, on s’en branle, tamponne profond le coquillard, du premier anniversaire de ce blog. J’ai barré quelques mots parce que c’est pas très beau. Pas facile pour moi d’écrire un français élégant. Je vais faire un effort, rien que pour toi.
En toute honnêteté teintée d’une profonde modestie, que cette sorte de journal « extime » virtuel soit sur le point d’atteindre sa première année d’existence n‘est à mes yeux qu’un substantiel non évènement.

C’est mieux hein ? Mais « on s’en tamponne » ça va plus vite.
 
Néanmoins, je soufflerai la bougie et passerai rapidement en revue les différents billets publiés ici. Avant cela, et c’est pour moi là la principale justification de ce billet, j’aimerais m’arrêter un temps sur les différents échanges et rencontres virtuels octroyés par le biais de ce blog et twitter. Je ne citerai personne en particulier, mais ceux que j’apprécie le savent. Cette communauté fait presque partie de mon quotidien, un conseil, une réflexion, un mot sympa, une petite blague nous faisant retomber quelques minutes dans nos années de fougueux carabins, voire encore plus bas parfois…
 
Je n’ai jamais rencontré en IRL (en vrai) la majorité de ces personnes. C’est peut-être préférable car j’apprécie tellement certaines d’entre elles que je serais capable de leur sauter dessus, meufs comme mecs, pour leur faire un gros bisou baveux. Sur la joue hein, je sais tout de même me tenir en public. Bon, à vrai dire, je me contenterais d'une simple accolade avec les plus barbus. Et même celle qui s’est foutue de moi comme une grosse #Morue lorsque j’ai osé un jour demander ce que signifiait « IRL », oui même elle, je serais capable de lui faire un petit bibi. Après avoir obtenu son consentement éclairé, bien évidemment. Mais j’avais dit que je ne citerais personne en particulier même si tout le monde l’a reconnue la #Morue. Coucou la #Morue ! Bisous bisous !!!
 
Et tiens, soyons fous, même ceux qui ô sacrilège ont osé m’insulter par derrière parce que ça fait plus mal que par devant… Oui même eux, je serais capable non pas de les embrasser, mais de leur serrer la paluche. Oui, ici dans le monde bloguesque ou twittéral, comme en IRL, certaines vérités sont dérangeantes et on ne se fait donc pas que des amis. Mais on se fait surtout des amis si on peut appeler ça comme ça. J’irais même jusqu’à poser ces questions :
 
- la lecture et les échanges sur les blogs soignants/soignés (oui je mets tout le monde là hein, pas que les toubibs, ni que les professionnels de santé parce que du côté des patients, je peux te dire que ça cogite bien du bourrichon aussi et que tu apprends plein de trucs avec eux), donc ces lectures ne deviennent-elles pas de réelles et solides sources de formation médicale ?
 
- ne serait-ce pas également un des moyens de prévention du burn out ? #JPLQ (oui je commence vraiment à maîtriser à donf les hashtags… JPLQ = Je Pose La Question)
 
Me concernant, j’en suis convaincu.
 
Alors merci beaucoup, confrères, consœurs, soignants, soignés, externes, étudiants, sérieux, blagueurs, râleurs, gros ours, morue (au singulier car y en a qu’une), écrivants, écrivains, blogueurs, twittos, pour tout ce que vous m’apportez.
 
Voilà, je range désormais au placard mon humilité pour servir sur un plateau mon narcissisme avec en amuse-gueules une petite revue de mes billets dans l’ordre chronologique de leur publication. Un regard dans le rétroviseur est souvent utile, pour moi tout du moins. Pour la bougie et le gâteau, c'est à la fin.  

 
 
Passant une bonne part de mon temps à cette époque-là aux urgences pédiatriques où grosso modo 80 % des consultations relevaient de la médecine générale (ce qui n’était pas pour me déplaire), je me faisais cette réflexion sans réponse bien sûr. Je fus honoré de recevoir ici le premier commentateur de ce blog, oui en découvrant ce comment, ça m’a vraiment fait plaisir.


 
Belle transition avec le premier billet puisque l’on peut se demander parfois ce que font certains patients aux urgences hospitalières pendant que les médecins généralistes peinent parfois à faire hospitaliser dans de bonnes conditions des patients qui le nécessitent. Expérience vécue ici avec Mme Michu et son fichu sur la tête, patiente en aplasie ayant très mal toléré sa dernière cure de chimiothérapie.

 

Réaction à chaud à la médiatisation du suicide d’un médecin, parmi d’autres...

 

Une petite lettre de soutien à un confrère.



Passage en revue de quelques-uns de nos plus célèbres médecins passés dans différents ministères ou postes à hautes responsabilités.



 
Un rêve sans doute totalitaire… Je dois bien le reconnaître.


Une déconnade en chanson sur le dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA.

 
 
 
Une belle bourde dont je ne suis pas fier mais que j’ai souhaité partager via le blog REX-soignants parce qu’on apprend toujours de nos erreurs, et que ça peut profiter à d’autres.


 

Un son de cloche un peu différent sur la désertification médicale qui même si des difficultés sont incontestables ne doit pas être résumée au seul manque de médecins généralistes.

 

 

Mon indignation de petit hétéro jusqu’aux couilles à la lecture d’une lettre ordinale caricaturant et insultant l’homosexualité.
 

 
 
Le dopage conjugué à toutes les personnes...
 

 
Un peu marre que les jeunes médecins soient caricaturés en fainéants nantis ne voulant égoïstement pas aller s’installer en rase campagne.


 
 Une lecture qui m’a ouvert mes petits yeux de bisounours et qui m’a fait comprendre beaucoup de choses.
 

 
 Contribution à l’opération ? la mission ? #PrivésDeMG avant l’annonce de la stratégie nationale de santé de Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé.

 
 
 
 Réaction à chaud suite à la présentation de la stratégie nationale de santé de Marisol Touraine.

 
Ce qui peut parfois se passer dans la tête d’un médecin lorsqu’il prescrit.


 
 Je reviens ici sur l’enquête du nouvel Obs présentant Daniel Vial, un puissant lobbyiste dont je ne soupçonnais pas l’existence, désarçonnant !
 

 
 Un peu de recul sur la place du médecin et du système de santé à partir de l’évolution de la mortalité infantile de 1900 à nos jours. De quoi gagner un peu d’humilité.

 
Histoire de consultation en rythme et en chanson, on en rigole mais après coup… Ecouter, examiner, le reste n’est pas si important…
 

 
Une reconnaissance envers les médecins étrangers qui m’ont formé et que j’ai eu la chance de croiser.

 
 
 Découverte que dans certaines contrées, le dépistage du cancer du sein est proposé aux femmes de 40 ans en dehors de toute recommandation.
 

 
 
Questionnement sur le bienfondé de vouloir absolument tout rechercher, tout traiter, probablement parfois au détriment de la qualité voire de l’espérance de vie de certains patients.
 

 
Une tentative de mise en parallèle du livre Les Fossoyeurs avec mon propre parcours.
 

 
 
 Une histoire de consultation où j’invite le lecteur à participer, à inventer sa suite, une suite que je dévoile quelques jours plus tard ici. Une fois de plus, écouter, examiner, le reste n’est pas important.
 
 
 
 
 Présentation sommaire des missions des ARS, et l’absence de réaction de l’une d’entre elle alors interpellée sur le fait que le dépistage du cancer du sein se poursuit dès 40 ans…

 
 Un épisode inédit « Des experts » du Haut Conseil de Santé Publique :
-présumé coupable : Rotavirus
-crime commis : gastroentérite aiguë
-arme fatale à déployer : vaccin Rotarix ou Rotateq
 
 
 
 Une tentative d'aide à la compréhension de l'ITT
 
 

A venir :
Les malheurs de Sophie 
 Au sujet d'un problème de santé publique tuant chaque année des milliers de personnes et auquel nous ne sommes pas tant sensibilisés, il me semble (peut-être parce qu'il n'y a aucun vaccin ni médicament à vendre...)
 
 
 
Autoroute vers l’enfer
 Billet incertain, à voire, car pourrait heurter certains et pas forcément les plus fragiles...

 
 
Sans oublier les imprévus, car ce sont souvent les imprévus qui épicent la vie.

 
Voilà, je viens de souffler cette première bougie, la fumée danse, l'odeur se répand. J'adore cette odeur. Un an, bébé blog ne régurgite plus et devrait bientôt acquérir la marche. Tiens, voilà ta part de gâteau, bon ap' !

























vendredi 7 mars 2014

L'ITT POUR LES NULS ?

 
 

Ceci est une proposition d’aide à la compréhension de cette foutue ITT.
 
Lorsqu’un médecin rédige un certificat de coups et blessures, on lui demande de conclure ce document par la détermination d’une ITT. Cette détermination n’est pas toujours aisée d’autant qu’il n’existe aucune définition officielle de l’ITT, que ce sigle prête à confusion, que le contexte n’arrange pas les choses entre le patient généralement bouleversé par ce qui vient de lui arriver, et des gendarmes pouvant parfois mettre une pression supplémentaire arguant que sans ITT ou avec une ITT trop faible, la plainte ne sera pas recevable…
 
L’ITT c’est quoi ?
 
C’est l’Incapacité Totale de Travail. Elle nous vient du Code Pénal. Très éclairant n’est-ce pas ?
 
Surtout qu’il ne s’agit pas vraiment d’une Incapacité, qu’elle n’est pas forcément Totale, et enfin qu’elle ne concerne pas le Travail professionnel…
 
Tu connais Joe l’embrouille ? Merci le législateur !
 
En fait, il s’agit d’une diminution de la capacité physique et/ou psychique pour une victime de violences volontaires ou involontaires, de vaquer à son travail quotidien, c’est-à-dire ses actes de la vie courante (se déplacer, faire sa toilette, manger, etc…), par rapport à ses capacités totales avant les faits, lorsqu’elle était en pleine possession de ses moyens.
 
A quoi ça sert ?
 
Elle aide le magistrat, parmi d’autres éléments, à qualifier l’infraction (contravention, délit), dont va dépendre la juridiction (le tribunal de police ou correctionnel) compétente pour juger les faits et punir l’auteur des violences.
 
Qui est concerné par l’ITT ?
 
Tout le monde, enfants, adultes, personnes âgées, retraités, pas uniquement les gens qui travaillent !
 
Est-elle figée une fois déterminée ?
 
Non, elle peut être réévaluée en fonction de l’état du patient. Elle peut également nécessiter le recours à un avis spécialisé, à un examen complémentaire immédiat ou différé. Elle est proposée par le médecin afin d’éclairer le magistrat sur le dommage subi par la victime, en théorie, le magistrat reste libre de la déterminer.
 
Les conséquences de sa durée ?
 



Une grille fixant une ITT pour chaque lésion ne serait-elle pas utile ?


Non puisque l’ITT sera différente selon l’âge, les antécédents, les capacités de la victime avant les faits. Un barème ne serait pas suffisamment exhaustif pour balayer toutes les situations possibles, ou alors il serait tellement compliqué qu’inutilisable. Par ailleurs, comment pourrait-il prendre en compte les conséquences psychiques des violences ?


Les principaux pièges :


-Confondre ITT et arrêt de travail.

-Charger la barque (surévaluer l’ITT) pour faire payer l’auteur présumé des faits, c’est-à-dire vouloir faire justice soi-même.


Quelques exemples parfois volontiers caricaturaux :


-Personne présentant des lésions dentaires l’obligeant à manger semi liquide pendant 5 jours, l’ITT peut être évaluée à 5 jours.

-Immobilisation de l’index droit chez un droitier qui sera gêné pour s’habiller, manger, etc… L’ITT peut correspondre à la durée d’immobilisation de l’index.

-Personne présentant un déficit visuel important corrigé par le port de lunettes, victime de violences ayant occasionné une fracture des os propres du nez l’empêchant de mettre ses lunettes. La gêne sur les gestes de la vie courante sera plus importante que chez une personne n’ayant aucun problème visuel, d’où une ITT plus élevée.

-Personne âgée victime d’un vol à l’arraché dans la rue sans aucune lésion physique. ITT nulle. Elle est revue 10 jours plus tard, durée pendant laquelle elle n’a plus osé mettre le nez dehors par crainte d’une nouvelle agression. Il peut être considéré que cette période correspond au retentissement psychique des violences, l’ITT peut ainsi être réévaluée à 10 jours.

-Un violoniste professionnel gaucher présente une entorse du petit doigt de la main droite suite à des violences volontaires. Il sera peu gêné dans la vie quotidienne d’où une ITT faible, en revanche, son arrêt de travail pourra être long puisqu’il lui sera difficile de jouer du violon.


Un peu d’histoire pour les plus curieux, d’autant qu’elle permet de comprendre en partie la confusion actuelle.


Le concept d’ITT est introduit dès 1810 dans le code pénal sous Napoléon sous la forme « incapacité de travail » et ne concerne alors que les coups et blessures volontaires. Jusqu’au début du XX ème siècle, 80 % de la population active avait un travail physique, elle pouvait correspondre à la période durant laquelle la victime était dans l’incapacité de travailler au sens rémunérateur du terme.
 
L’évolution de la société et la diversification des activités professionnelles apporteront certaines nuances.
L’ordonnance du 4 octobre 1945 enrichit l’expression du mot « personnel » donnant « l’incapacité de travail personnel ». Désormais tous les individus peuvent être reconnus en incapacité totale de travail qui ne porte pas encore ce nom.
L’ordonnance du 4 juin 1960 ajoute le mot « total » donnant « l’incapacité totale de travail personnel ».

Puis le mot personnel est supprimé le 1 er mars 1994 avec l’entrée en vigueur du nouveau code pénal.
 
Pour les textes de loi c’est ici.
Sinon la Haute Autorité en Santé a publié sur le sujet .
 
En espérant que cette foutue ITT te semblera désormais un peu moins floue.




[Textes et tableaux tirés de ma thèse : La détermination de l'Incapacité Totale de Travail en médecine générale.

Billet repris sur le site de médecine générale Esculape.]