Deux
phrases d’une de mes récentes lectures se sont profondément
inscrites dans mon esprit comme si la force de frappe d’une vieille
machine à écrire en avait imprimé chaque mot sur la zone
cérébrale appropriée.
«Les
êtres humains pensent en récits, plutôt qu'en faits, en chiffres
ou en équations. Plus le récit est simple, mieux ça vaut.»
La
médecine ne me semble pas déroger à cette idée. Nombre de
décisions médicales découlent probablement de la subjectivité de
récits d’expériences. Ces récits ont leur importance, la
transmission de ces expériences est nécessaire. Cependant, elles
ont d’autant plus de valeur lorsqu’on s’attelle à les
confronter à l’objectivité froide des faits, des chiffres, des
équations statistiques. Cela devient alors un exercice compliqué,
pertinent, primordial. Mais terriblement difficile car il implique la
remise en question, la reconnaissance de ses erreurs, la rectification du tir. L'exercice devient d'autant plus nébuleux
lorsque le récit médical, outre sa subjectivité et l’émotion
qui l’accompagne est infecté par ce que l’on se délecte à
nommer à la sauce british les fake
news. Encore
plus complexe
lorsque les faits, les chiffres, les statistiques, outre leur
froideur répulsive sont biaisés, pollués par certaines
interprétations hasardeuses, quelques conclusions rapides, voire
parfois tout bonnement manipulés par l’appât du gain.
Comment
le patient peut-il s'y retrouver au milieu de cet imbroglio ?
D'ailleurs médecins et soignants sont-ils toujours mieux éclairés ?
Très éclairants ? A condition d’avoir une once d’humilité
de le laisser libre de faire son choix, comment le patient peut-il
décider sereinement ?
L’exemple
de la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) :
Perdus
entre d’un côté fake
news et
récits catastrophes dont se gargarisent des antivax contaminant la
toile à la vitesse de la lumière et de l’autre les raccourcis
dogmatiques de certains porte-voix médiatiques de la médecine
sponsorisés pour affirmer que le vaccin protège contre une pelletée
de cancers véritables fléaux de santé publique d’où l’urgence
absolue de sa généralisation étape pré-obligation, comment
s’étonner de la perte de confiance de patients et de parents sidérés
par le doute ?
C'est pourquoi, face
à l’ubiquité des fake
news médicales, des
récits subjectifs, et des statistiques tronquées, malgré le risque
d’être catégorisé dans un camp dont je ne suis pas ni de loin
encore moins de près, il me semblait important de relayer le texte qui suit dont un site dédié est consultable sur ce lien.
Sylvain Fèvre
Dans
un appel
diffusé le
20 mars 2019, 50 médecins, sociétés savantes, sociétés
professionnelles, sociétés privées, syndicats médicaux et
associations de patients, appellent à la généralisation du
vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) et à l’extension de
son indication aux garçons afin, disent-ils, d’éliminer les
cancers dont ces virus seraient responsables.
28/04/2019.
Nous, médecins et pharmaciens indépendants de l’industrie
pharmaceutique, dénonçons le non-respect de la loi par les
signataires de cet appel et nous opposons à la généralisation de
ces vaccins en raison des incertitudes majeures qui pèsent sur leur
rapport bénéfice-risque et coût-efficacité.
Cette page est une version résumée et non référencée de notre droit de
réponse complet que vous pouvez télécharger ci-dessous.
Un « appel des 50 » ne respectant pas l’obligation de déclaration des liens et conflits d’intérêt
Sur
l’«appel des 50», aucune mention n’est faite des liens
d’intérêts des professionnels et des sociétés ou associations
avec les trois fabricants des vaccins contre le HPV.
Une
analyse approfondie retrouve 1
611 066 euros d’avantages et rémunération provenant des
fabricants des vaccins contre le HPV pour l’ensemble des
signataires,
répartis ainsi : 223 765 euros pour les individus et 1 387 301 euros
pour les entités qu’ils gèrent.
Dans
l'«appel des 50», les conflits d'intérêts sont omniprésents. On
les retrouve au niveau des «leaders d'opinion» mis en avant, des
groupes d'experts, des sociétés de formation médicale continue.
Or, ces intervenants ont l'oreille de leurs confrères qui voient en
elles des références fiables dans une discipline médicale en
constante évolution.
Concernant
les associations de patients de l'appel, quatre d'entre elles ont des
conflits d'intérêts directs et deux d'entre elles sont en relation
étroite avec un leader d'opinion qui déclare les avoir créées.
Un bref retour en arrière
En
février 2007, Xavier Bertrand, ministre
de la santé, court-circuite les
instances scientifiques et l'avis obligatoire de la commission de la
transparence.
Avant qu'elles n'aient eu le temps de se prononcer, il annonce le
remboursement du vaccin, au nom de l'urgence générée par «la
pression médiatique».
Pourtant,
en mars 2007, le groupe de travail chargé de l'évaluation
du vaccin, prenant en considération la diminution rapide de
l'incidence du cancer du col en France, demandait de prioriser
le dépistage organisé et n'évoquait aucune urgence.
L’efficacité du Gardasil® pour réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus n’a jamais été démontrée
Effectués
dans le cadre d’une procédure accélérée, les essais cliniques
n’avaient pas pour critère d’évaluation l’efficacité du
vaccin quadrivalent contre le cancer. Il a seulement été
admis de manière contestable par la Food and Drug
Administration (FDA) puis par l’Agence européenne du médicament
(EMA) que le vaccin présentait une efficacité partielle sur
les lésions précancéreuses de haut grade. Cette efficacité a
été considérée comme un critère intermédiaire ou de
substitution pour la prévention du cancer.
Un «appel des 50» qui utilise des artifices de communication propres au marketing et dont la rigueur scientifique est absente
Les
économies envisagées dans l’«appel des 50» demeurent purement
hypothétiques. En revanche le coût d’une vaccination offerte
gratuitement par l’Etat est bien réel. Au prix actuel du Gardasil
9® hors taxes, soit 113 euros la dose il en
coûterait pour vacciner 100% des garçons et des filles à partir de
11 ans avec un rattrapage jusqu’à 19 ans, deux
doses jusqu’à 14 ans et trois doses à
partir de 15 ans selon les recommandations 1,9 milliards
pendants les deux premières années puis 180 millions d’euros
annuels en vaccination de routine.
Par
ailleurs, il n’a pas été démontré que le Gardasil®️
réduisait les lésions précancéreuses de haut grade
des garçons, cette efficacité demeure
donc purement spéculative.
Des incertitudes sur la sécurité des vaccins quadrivalents et nonavalents Gardasil®️ et Gardasil 9®️
Une
étude de qualité et indépendante faite par l'ANSM et l'Assurance
Maladie en 2015 a bien montré un risque accru de syndromes de
Guillain-Barré chez les jeunes filles vaccinées.
Il
faut noter également que la revue Prescrire indique que le
pourcentage de réactions sévères locales est multiplié par deux
avec le Gardasil 9®️ par rapport au Gardasil®️ passant de 2,7%
à 4,5%.
En conclusion
Notre
propos est de montrer ici comment les intérêts privés, lorsqu’ils
sont relayés par des personnalités et des organismes présentant
des conflits d’intérêts peuvent orienter les politiques de santé
vers des interventions non prioritaires au coût élevé, aux risques
mal évalués et aux bénéfices incertains.
La
vaccination anti-HPV est un cas d’école du «ghost
management»
(gestion fantôme) employé méthodiquement par les industriels : un
management total, une gestion invisible, mais omniprésente, de tous
les niveaux de la recherche, de la formation et
de l’information médicales.
Pour
tous ces motifs, non exhaustifs, et en raison des très fortes
incertitudes qui persistent sur ce vaccin, au contraire des
signataires de l’«appel des 50», nous, médecins et
pharmaciens indépendants de l’industrie pharmaceutique,
considérons qu’un moratoire sur ces vaccins est nécessaire.
Et
pour qu’enfin, en toute transparence, les médecins et les patients
puissent se déterminer sur la réelle balance bénéfice/risque de
la vaccination anti HPV, nous demandons une commission d’enquête
parlementaire.
Cette page est une version résumée et non référencée de notre droit de
réponse complet que vous pouvez télécharger ci-dessous.
Les
15 signataires : Jean-Baptiste Blanc, Rémy Boussageon, Philippe De
Chazournes, Sylvie Erpeldinger, Sylvain Fèvre, Marie Flori, Marc
Gourmelon, Jean-Claude Grange, Christian Lehmann, Claudina
Michal-Teitelbaum, Joël Pélerin, Armel Sevestre, Bertrand
Stalnikiewicz, Amine Umlil, Martin Winckler
Déclarent
ne pas recevoir la visite médicale et n’avoir aucun conflits
d’intérêts en ce qui concerne les vaccins anti-HPV ou avec toute
entreprise du domaine de la santé.
Blogs/sites/twitter :
Jean-Baptiste Blanc Chroniques
d’un jeune médecin quinquagénaire/@Dr_JB_Blanc,
Philippe De Chazournes Med’Océan/@Medocean974,
Sylvain Fèvre ASK/@SylvainASK,
Marc Gourmelon @mgourmelon,
Jean-Claude Grange De
la médecine générale, seulement de la médecine générale/@docdu16,
Christian Lehmann En
attendant H5N1/@LehmannDrC,
Claudina Michal-Teitelbaum @MartinFierro769,
Bertrand Stalnikiewicz dr.niide.over-blog.com/@docteurniide,
Amine Umlil CTIAP/@amine_umlil,
Martin Winckler L'école
des soignant.e.s/@MartinWinckler
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