Peu
le temps ni le goût d’écrire en ce moment mais l’envie de
proposer dans un premier temps un peu de relativisme dans ce monde de
brutes
multicolores.
Je
n’ai pas cherché ce qui va suivre. Parfois les plus belles perles
se présentent spontanément sur notre chemin, alors on les ramasse,
on les observe, on médite et on peut aller jusqu’à les partager.
Ces perles sont des affiches qui datent, des pages qui sentent le
temps. N’en demandez pas plus, je ne saurai répondre avec
précision. Faufilez-vous entre les lignes écrites par des médecins
de l’époque, posez vos yeux sur les images anciennes, passez mes
quelques commentaires si vous les trouvez futiles. Regardons ensemble
dans le rétroviseur de ce drôle de monde qu’est le monde médical
en conservant à l’esprit qu’il s’agit là d’éléments
passés voire dépassés. Ensuite nous retournerons le rétroviseur.
Saviez-vous
pourquoi la femme possède deux seins ?
Le
médecin a cependant l’humilité d’être approximatif concernant
la durée de la grossesse d’autant que la nature semble brouiller
les pistes en fonction du lieu de vie de la femme enceinte. Quid de
la femme qui déménagerait de France en Allemagne en cours de
grossesse ? Quant à l’homme en partance, à qui faire
certifier la date de séparation ? L’huissier ou le médecin ?
Sans attendre le seuil des 300 jours, en grand seigneur le prince
charmant pourra toujours conduire son ex « à toute époque de
la grossesse » dans une maison d’accouchement confortable.
Et
prier pour qu’elle ne développe pas une folie furieuse
puerpérale !
Si
votre douce se plaint de « goûts bizarres », vous
savez ce qui vous attend.
Si
vous ne savez pas, vous pouvez toujours aller faire un tour aux
couveuses avec des bébés vivants à l’intérieur s’il vous
plaît. Cela peut être utile, intéressant et instructif.
Quelques
conseils pour coucher bébé, une histoire tourneboulante à dormir
debout ! (Je rappelle pour les zappeurs du net qu’il s’agit
là de regarder dans le rétroviseur ce qui s’écrivait jadis sur
ce sujet donc à ne pas prendre pour des conseils actuels, merci)
Et
les vaccins au fait ? Celui contre la tuberculose, vous en
pensez quoi docteur ?
Valeur
thérapeutique incertaine mais innocuité absolue à condition que...
Des
docteurs connus et réputés conseillent même…
Pas
obligatoire mais le mieux est de demander conseil à son médecin
pour se dégager de toute responsabilité.
J’adore
les passages de ce gros bouquin désarticulé aux pages jaunies qui
sentent tellement le temps. Le temps présent ?
Les
campagnes d’affichage de maintenant du Robert de Béziers… Le
pire. Épuisant les grands et les mi grands.
Aïe !
Pas de politique (si cela s’appelle de la politique) ! On a dit
surtout pas de politique ! Encore moins pendant les repas
conseillaient les docteurs pour une bonne hygiène alimentaire. Il
faut toujours écouter les docteurs, ils savent eux ce qui est bon ou
pas :
D’autant
que la politique, ça fait monter la tension mais heureusement :
Tout
est bon dans cette affiche, le nom du laboratoire dans le nom du
médicament, l’action douce et prolongée sans dépression
secondaire, l’image du patient hypertendu mais qui a l’air si
serein malgré ses 21 de tension. On flippe pour moins que ça de nos
jours non ?
A
en croire l’image suivante d’un autre laboratoire, on devait se
refiler le même dessinateur à l’époque. Regardez le patient,
c’est le même non ? Ou alors s'agissait-il des prémices
d’une future OPA ?
Le syndrome de la cinquantaine n’est donc pas un mythe, et mieux que ça, il se traite et c’est remboursé !
Enfin
le meilleur pour la fin. Quelques conseils pour rester bien portantes
mesdames :
Allez
les filles lustrez-moi ça, il faut que ça brille.
Quant
aux jeunes hommes ces branleurs ! La branlette cette déformation
sexuelle ! Ce fléau qui perturbe le système nerveux de façon
définitive !
***
Regarder
dans le rétroviseur peut faire sourire.
J’ai
souri à la lecture de ces passages, à la vue de ces images. Un
sourire retenu, non moqueur. Car regarder dans le rétroviseur permet
de relativiser tout en prenant conscience que l’on sourira sur
nous, nos dogmes, nos certitudes et nos questionnements actuels d’ici
quelques décennies.
**
Puis
j’ai retourné le rétroviseur.
Alors
j’ai souri d’un sourire un peu triste, grimaçant et désabusé
face à ces dogmes, certitudes, (im)postures dans certains domaines
de la médecine que l’on sait urgent et utile à revoir ou
réinterroger dès aujourd’hui.
L’actualité toute fraîche sur le
dépistage organisé du cancer du sein (voir ce texte ici) ou encore la décision du ministère de la santé de ne pas
dérembourser les médicaments anti-Alzheimer (malgré ce communiqué de la Haute Autorité de Santé) ne semblent pas à même d’effacer mon rictus.
De mes yeux de
minuscule médecin de bas terrain vague, voilà ce que représente de
nos jours la principale brutalité infligée aux patients sans pour
autant en nier les autres formes auxquelles je participe
probablement, un peu, parfois, beaucoup, passionnément, à la folie.
Quand on sait mais que l’on tait ou que l’on décide de s’asseoir
sur ce qui est prouvé, c’est scandaleux.
*
Retourner
le rétroviseur, ce n’est pas regarder dans une boule de cristal
mais bel et bien s’attendre à de futurs scandales.
**
Voltaire
disait de la médecine : «L’art de la médecine
consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit.»
Je
me demande si on ne peut s’autoriser à penser que l’art de la
politique ne consiste pas à distraire le peuple pendant que la
finance le spolie.
***
-la
médiocrité de la ministre de la santé : il suffit de la voir à
l’œuvre dans les média chaque jour, cette fin de règne est un
festival. La levée de fonds pour une éventuelle campagne de son
mentor primerait-elle sur la santé publique ?
-le Rapport du comité d’orientation sur le dépistage organisé du
cancer du sein par mammographie (09/2016) :
-l’Avis
de la commission de transparence sur les médicaments de la maladie
d’Alzheimer : publication prochaine ici
Les
pages qui sentent le temps sont issues d’un ouvrage dont la
publication daterait des années 1935-1940, intitulé La
nouvelle médecine familiale,
Éditions Musy Frères, écrit par les Drs Brillault, Petit, Baumel,
Bercovici, Doubosarski de la faculté de médecine de Paris et la Dr
Strary de la faculté de médecine de Genève.
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