Le
23 septembre 2013, la ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine a
présenté sa Stratégie Nationale de Santé (SNS) résumée par les
médias et commentateurs en tout genre à la généralisation du
tiers-payant d’ici 2017. Il est bien dommage de caricaturer les 30
pages de cette feuille de route à ces quelques lignes et de
s’engouffrer dans des batailles futiles sur ce seul thème. Le
texte est pourtant très clair, il s’agit d’une « possibilité
ouverte aux médecins généralistes et spécialistes d’accorder
une dispense d’avance de frais (tiers-payant) à leurs patients ».
Donc, jusqu’à preuve du contraire, rien d’obligatoire. Bref, une
fois de plus, on parle en creux, on interprète, on exagère, chacun
y va de sa petite musique sans aller lire la source et ça, c'est vraiment casse bonbons car c'est une perte de salive, de temps, et d'énergie pour rien. Certains syndicats "représentatifs" de je ne sais pas trop qui ni quoi vont même jusqu'à brandir la menace d'une grève (je comprends pourquoi je ne suis pas syndiqué). Ce qu’on peut objectivement penser,
c’est que ça ne va pas révolutionner notre système de santé,
qu’il n’est pas démontré que cela entraîne une surconsommation
médicale, et que ça va peut-être permettre à certaines personnes en
difficulté non bénéficiaires de la CMU d’accéder plus
facilement aux soins, donc pour ce dernier point, ça me paraît
plutôt positif. Bref, pour juger cette feuille de
route, autant aller à la source, c’est facile, c’est ici.
Personnellement,
je trouve que ce texte balaie de nombreux sujets, et qu’il fixe des
priorités claires et judicieuses, donc que ça va plutôt dans le
bon sens. Après, ne soyons pas dupes, il ne s’agit que d’un
texte, que d’annonces, qui devraient se traduire par une loi, puis
une application, et c’est souvent durant ces étapes-là que
l’optimisme dégringole dans les chaussettes. On verra bien.
La
lecture de ce texte m’a donné l’envie de faire un billet
intitulé « Médecine générale-médecine libérale ? ».
Je pense ne pas me faire que des amis avec cet écrit mais l’intérêt d’un blog
est d’exposer ses points de vue. Et comme apparemment, ce qui
marque les esprits et fait causer les gens, ce sont les caricatures,
les raccourcis à la noix, et les résumés à deux balles, alors ne
sois pas étonné d’en trouver un florilège dans ce qui va suivre
avec une dose homéopathique de second degré et d’ironie.
Commençons
par simplifier les choses en disant qu’il y a deux principaux types
d’exercice de la médecine en France, ou plutôt deux statuts : la médecine libérale,
et la médecine hospitalière. (Je sais, c’est pas tout mais c’est
plus simple comme ça).
Lorsque
tu vas consulter ton médecin généraliste, c’est presque toujours
un médecin libéral, majoritairement en secteur 1. C’est-à-dire
que tu lui règles une consultation dont le tarif est fixé et ce montant te
sera remboursé en partie par ton organisme de couverture sociale,
bien souvent Madame Sécu. Tu n’es donc que l’intermédiaire de
cette petite transaction, et Madame Touraine souhaiterait simplifier
cette transaction. Elle t’éviterait ainsi d’être cet
intermédiaire. C’est tout. Pas de quoi en faire tout un fromage
hein ? Bon, c’est vrai que c’est un peu plus compliqué que
ça parce qu’il n’y a pas que Madame Sécu et qu’il reste
l’histoire du ticket modérateur, de la franchise, mais pour tout
ça y a des ordinateurs, soyons modernes, innovons, tant que ça ne retombe pas sur le dos du médecin... Bref, revenons à ton
médecin généraliste libéral de secteur 1. Il s’occupe de toi,
du mieux qu’il peut, doit rendre de plus en plus de comptes à son
principal patron M’dame Sécu (en fait, le vrai big boss c'est Frédéric Van Roeckeghem, le dirlo de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie), qui lui fixe le prix de sa
consultation, qui contrôle un peu ses prescriptions, son nombre
d’actes, etc… Ton médecin généraliste libéral en secteur 1,
on peut un peu dire qu’il exerce une mission de service public et qu’il
doit assurer sur la base du « volontariat » la permanence
des soins. Ne t’inquiète pas, ça c’est juste volontaire, et
s’il ne le fait pas de façon volontaire, t’inquiète vraiment
pas parce qu’il se fait réquisitionner et ainsi, devient
volontaire pour assurer la permanence des soins. Je ne sais pas
pourquoi, mais là je ne serais pas étonné que tu commences à
comprendre l’illustration de mon billet… On commence à rigoler
un peu hein ! "Médecine générale-médecine libérale" qu'ils disent...
Ton
médecin généraliste libéral en secteur 1 dont le tarif de la consultation
est fixé par M’dame Sécu, réquisitionnable s’il n’est pas
volontaire pour assurer la permanence des soins, a, comme toute
profession libérale digne de ce nom tout plein de charges à régler,
ce qui fait que sur ce tarif exOOOrbitant de 23 Euros la consultation,
y en a une bonne part qui part. Alors pour qu’il en reste dans la popoche, ben,
faut faire des actes. Pas beaucoup d’actes, pas beaucoup d’sous,
beaucoup d’actes, un peu plus de sous. C'est fastoche. Pour aller encore plus loin
en caricaturant histoire de polémiquer un peu, pour pouvoir prétendre
aller commander une belle BMW, un médecin généraliste
libéral en secteur 1 a plutôt intérêt à enchaîner les
consultations de malades pas trop malades, voire pas du tout. Ben oui, les pas du tout
malades ou juste un petit peu, ça va plus vite, donc ça fait un peu plus de sous. Celui qui passe du
temps avec de vrais malades vraiment malades qui prennent du temps,
ou qui prend du temps à rassurer celui qu'a peur de le devenir ou croyait l'être, ou encore à expliquer et donner des conseils pour éviter de le devenir ou l'être un peu moins, celui qui fait son job en fait, ben y peut aller se brosser un peu. Tu vas me dire qu’on peut très
bien être heureux dans la vie sans rouler en BM, encore heureux mon
neveu, je suis complètement d’accord. Mais tout ça, c’est juste
pour me permettre d’amener les questions : la médecine générale
est-elle vraiment libérale ? Et est-ce judicieux qu’elle le
soit, qu’elle le reste ?
Petit
à petit, de nouveaux modes de rémunération arrivent pour le
médecin généraliste libéral, que l’on appelle une rémunération au
forfait. Le médecin généraliste devient une sorte d’hybride,
assis le cul entre deux chaises, avec les inconvénients du médecin
libéral, sans les avantages du médecin salarié. C’est assez
drôle parce que pendant ce temps-là du côté des médecins
hospitaliers, on a vu arriver la tarification à l’activité. En
gros, le médecin à l’hôpital reçoit un salaire, mais pour faire
rentrer des sousous à l’hôpital qu’en n’a plus beaucoup, on a
décidé de mettre un peu la méthode de la médecine libérale à
l’hôpital. Donc le travail en équipe ou en réseau pour le
médecin hospitalier, c’est pas trop rentable pour l’hôpital,
c’est mieux qu’il fasse des actes, beaucoup d'actes. Je suis sûr que tu comprends
de mieux en mieux mon illustration. Et pire, on pourrait imaginer que
finalement, pour faire plus d’actes, les malades qui se rendent à
l’hôpital, ça serait plus simple qu’ils ne soient pas trop
malades en fait non ?
Bon,
revenons à notre médecin généraliste libéral secteur 1.
Imaginons qu’il t’adresse chez un confrère spécialiste. Là tu
as le choix entre un spécialiste libéral, ou hospitalier. Le
spécialiste libéral est souvent en secteur 2, ça veut dire qu’il
peut te demander le prix de la consultation fixée par la sécu plus
un dépassement. Donc lui, il est un peu plus libéral que le
généraliste ou que son confrère spécialiste secteur 1. Mais pas
trop quand même surtout depuis que Madame Touraine (oui déjà ou
encore elle, tu vois qu'en fait un ministre ça bosse, après on est d'accord ou pas mais y en a qui bossent) a décidé d’encadrer les dépassements d’honoraires,
ça s’appelle l’avenant n° 8 à la convention médicale ce truc.
Si en revanche tu vas voir un spécialiste hospitalier, tu ne
débourses rien. Voilà, on pourrait s’arrêter là.
Mais
en fait non, parce que le médecin hospitalier qui reçoit une paye
fixe et qui doit faire beaucoup d’actes pour le bien de la
trésorerie de l’hôpital, ben, en fait, il peut avoir une activité
libérale et même te demander un dépassement. Aïe, aïe, aïe, ça
se complique. Non, tu vas voir c’est simple comme bonjour. Si tu
veux aller voir le Professeur Trucmuche au CHU, le meilleur des
docteurs, puisqu’il est professeur et qu’il apprend aux petits
docteurs, même à ceux qui seront généralistes libéraux en
secteur 1 alors que lui-même n’a jamais fait de médecine
générale… donc lui si tu veux le voir, pas de soucis, il te
recevra dans 6 mois. Ah, ça t’arrange pas trop et ça t’inquiète
de le voir dans si longtemps ? Pas de soucis, il peut te
recevoir dans 6 jours, en consultation privée, dont le tarif est de…..
puis au cas où il faille te faire une intervention, pareil, ça peut
aller assez vite, avec un petit dépassement de ……. Bon, OK, la
santé n’a pas de prix et puis de toute façon, grâce à Marisol
et son avenant number eight, c’est encadré tout ça. Ben en fait
non, perdu, l’encadrement pour le moment ne concerne que les
médecins libéraux secteur 2, pas les médecins hospitaliers grands
PUPH non libéraux salariés qui ont une activité libérale à
l’hôpital. Pas facile tout ça hein ? Tu le vois de mieux en
mieux le serpent qui se mord la queue ? Tu comprends ce que ça
veut dire : nous faire avaler des couleuvres ?
C’est
un peu le bordel tout ça. Tu t'y retrouves dans le parcours de soin, ça va ? Tant que tu as ton chéquier tout va bien, tu ne peux pas te perdre. Finalement, cette petite balade dans cette jungle permet de se rendre compte que ton médecin généraliste n'est pas tant libéral que ça
même s'il reste persuadé de l'être. Il est en tout cas moins libéral que son confrère spécialiste en secteur 2 et même moins que certains médecins hospitaliers. C'est drôle non ? (Je sais, certains commencent à rire jaune là, mais c'est pas ma faute).
Donc le 23 septembre, la ministre nous a éclairés en fixant le cap pour les 10 ans à
venir au sujet de notre système de santé. Concernant la médecine générale, la feuille de route de la
ministre est franchement intéressante. Elle place le médecin
généraliste comme « pivot de la politique de prévention ».
Si j’ai bien compris, il sera toujours rémunéré à l’acte pour
ce qui concernera le curatif, et d’une autre façon pour son
activité de prévention et de coordination. Sauf que je ne vois pas
trop comment il est possible de découper les choses ainsi.
Elle écrit elle-même qu’il est indispensable de ne pas cloisonner
curatif et préventif. L’axe 1 de sa feuille de route est
intitulé : « Prioriser la prévention sur le curatif et
agir sur les déterminants de santé », avec plus loin dans sa prose cette phrase
« notre système de santé doit donner toute sa place à la
prévention et à la promotion de la santé, outil négligé depuis
des décennies, levier majeur de réduction de la mortalité et de la
morbidité évitables…. ». Je suis plutôt d'accord. Bon, faut pas trop se la raconter, le
médecin généraliste n’est qu’un acteur parmi d’autres dans
cette histoire, et tous les autres acteurs ne sont pas que des
médecins et heureusement. La santé, et la prévention, c’est loin
d’être l’unique résultante du boulot des toubibs, avouons-le.
Mais si le médecin généraliste de demain doit devenir un de ces
acteurs et avoir ce rôle majeur que semble vouloir lui confier la
ministre, j’avoue ne pas être convaincu que son statut d’hybride
mi-libéral mi je sais pas trop quoi, bref, je ne suis pas certain
que le laisser assis le cul entre deux chaises soit une bonne
solution. Tu vois sûrement où je veux en venir. Oui, au risque de
m’attirer les foudres des grands défenseurs de la médecine
libérale, je crois que quitte à vouloir aller dans ce sens, ben
allons-y franchement, parlons de salariat pur et simple de la
médecine générale. On dirait que c’est un sujet tabou, pourquoi
ne pas lancer concrètement et sereinement ce débat ? A
quelques exceptions près, le médecin généraliste à l’heure
actuelle est le seul spécialiste contrairement à ses confrères à
ne pouvoir exercer son métier qu’en milieu libéral. Il n’est
jamais bon d’imposer, mais pourquoi ne pas au moins lui laisser le
choix entre l’exercice libéral et un statut salarié proche ou
équivalent à celui des praticiens hospitaliers ? Il me semble
que ce serait une des solutions pour pouvoir appliquer le texte de
Madame Touraine, s’il est appliqué un jour. Et j’ai un peu le
sentiment que le salariat est le souhait des jeunes générations.
Mais je ne voudrais surtout pas m’exprimer à leur place, moi le
plus tout à fait très jeune sans être vieux pour autant. Franchement, disons les choses, médecin généraliste est un beau métier et le problème actuel de son attractivité réside plus dans son statut libéral quasi exclusif. Ce n'est pas la médecine générale qui est un frein, c'est la médecine libérale. L'attrait des jeunes médecins pour l'exercice salarié n'est d'ailleurs pas spécifique à la médecine générale, les jeunes spécialistes choisissent majoritairement ce type d'exercice (Sources Conseil National de l'Ordre des Médecins page 19 du document en lien).
Bon, avant de s'étouffer, respirons calmement. Il
est toujours bon de prendre un peu de recul et d’aller puiser dans
l’histoire des éléments pour le futur. Ce lien vers
une analyse historique et économique de la médecine libérale de la révolution à nos jours prouve que la question ne date pas d’aujourd’hui et que la réponse n'est donc probablement pas si simple. Mais au moins, débattons nom d'une pipe !
Enfin
avant de conclure, je vais tout de même faire une critique sur le
texte de Madame Touraine dans lequel on parle donc beaucoup de
prévention. Voici quelques phrases glanées au milieu de ces 30
pages :
« investir
le champ de la promotion de la santé et de la prévention et
développer une action volontariste dans l’éducation à la santé
dès l’école. »
« prioriser
la prévention sur le curatif »
« l’école
est un lieu décisif de réduction des inégalités sociales de
santé »
« dépistage,
vaccination, éducation pour la santé, ….., sont les principaux
outils d’une promotion de la santé intégrée. »
Ces
mots et ces phrases me font penser à une médecine qui existe déjà
mais qui n’apparaît nul part (ou brièvement sous-entendue)
dans la Stratégie Nationale de Santé. C’est une médecine
pratiquée majoritairement par des médecins généralistes,
travaillant en équipe pluridisciplinaire, axée sur la prévention, les vaccinations
et le dépistage, en consultations ou en écoles et qui souffre des
mêmes maux que la médecine générale : manque d’attractivité,
zones sous dotées, méconnaissance voir absence totale de
reconnaissance, et d’enseignement etc… Malgré une loi
relativement récente réaffirmant son intérêt et ses missions de
prévention (loi du 5 mars 2007 sur la protection de l’enfance renforçant le texte du Code de la Santé Publique), la
PMI (Protection Maternelle et Infantile) n’apparaît pas dans la
feuille de route de la ministre de la santé. A sa décharge, la PMI
est une mission attribuée aux Conseils Généraux, dont au passage la
trésorerie n’est pas folichonne… Elle ne dépend donc pas du
ministère de la santé. Ouais je sais, ça se complique de nouveau,
la PMI est composée de soignants (infirmières puéricultrices,
sages-femmes, pédiatres, gynécologues, médecins généralistes,
etc…) qui font du dépistage, des vaccinations et de la prévention, des suivis de
femmes enceintes et d’enfants jusqu’à 6 ans mais tout ça, ben
c’est pas une compétence du ministère de la santé. Donc chaque
Conseil Général fait ce qu’il peut avec les moyens qu’il a pour
honorer approximativement la loi. Bon, y a tout de même un ministère
qui s’occupe plus ou moins de ça, déstresse…. Ouais, un Conseil
Général est une collectivité territoriale. Les collectivités
territoriales dépendent d’un ministère que tout le monde connaît
bien surtout en ce moment : le ministère de l’Intérieur… Donc voilà en gros
comment ça marche, Madame Touraine parle de prioriser la prévention sans parler
de ce qui existe déjà : la PMI, qui de façon très
caricaturale et en faisant un grossier raccourci je le reconnais
dépend plus ou moins de Monsieur Valls plutôt occupé à courir
derrière les gangs de Marseille, à renvoyer les Roms à la
frontière, et à mimer mieux que personne un ancien Président pour
tenter de le devenir à son tour. On est donc assez loin de la prévention.
Bref,
c’est dommage de parler de prévention et d’école sans vraiment
évoquer la PMI ni la médecine scolaire. La médecine scolaire,
encore un truc qui dépend d'un autre ministère. Décloisonnons, oui
décloisonnons, y a de quoi faire. Parce que le temps qu'ils trouvent
un moment pour se réunir et travailler tout ça ensemble tous ces ministres,
on a le temps de changer trois fois de Président. Et plutôt que
d'inventer de nouvelles choses, préservons, valorisons et
modernisons l'existant. Mais là n’était pas le sujet de mon
billet, puisque je n’aurais dû parler que de médecine générale-médecine libérale. Donc, quitte à mettre les pieds dans le
plat, mettons-les en plein dedans. C’est toujours mieux que d’être
assis le cul entre deux chaises !
Pour
résumer, pourquoi ne pas créer un statut de praticien ambulatoire
pour les médecins généralistes qui le désireraient, calqué sur
la grille des praticiens hospitaliers ? Je l'avais déjà brièvement évoqué ici. Tous les médecins,
même les spécialistes de médecine générale auraient ainsi le choix
de leur statut. Des passerelles entre les différentes fonctions
publiques (hospitalière, territoriale, éducation nationale, etc...)
et même entre exercice libéral et salarié permettraient de
faciliter les changements de parcours et de varier les types d'exercice. Ne serait-ce pas un
moyen de donner un second souffle à une médecine générale
faussement libérale qui se meurt ? On passerait peut-être d'une médecine
générale libérale à une médecine générale libérée.
(ajouté le 28/09/13) Suite à quelques commentaires pointant les difficultés financières des Centres de Santé dans lesquels les médecins généralistes exercent sous le statut salarié, je tiens à préciser qu'il n'est nullement ici question de généraliser les Centres de Santé ou "dispensaires", ni de s'opposer à la médecine libérale. Il ne s'agit que de rétablir l'équilibre entre médecins spécialistes qui ont le choix d'exercer en libéral ou en centre hospitalier contrairement aux généralistes qui n'ont quasiment que la possibilité de l'exercice libéral. Puisque les spécialistes ont leur lieu d'excellence, une belle fonction publique hospitalière avec des CHU alliant médecine, recherche et enseignement, alors pourquoi ne pas imaginer une belle et ambitieuse fonction publique ambulatoire de soins primaires ?
Si tu as réussi à me suivre jusqu'ici, je te remercie par avance de ne pas m'insulter. Et si tu as pris le temps de lire la Stratégie Nationale de Santé de Madame Touraine et souhaite en débattre, alors voilà où je t'invite à le faire : #PrivésDeMG.
(ajouté le 28/09/13) Suite à quelques commentaires pointant les difficultés financières des Centres de Santé dans lesquels les médecins généralistes exercent sous le statut salarié, je tiens à préciser qu'il n'est nullement ici question de généraliser les Centres de Santé ou "dispensaires", ni de s'opposer à la médecine libérale. Il ne s'agit que de rétablir l'équilibre entre médecins spécialistes qui ont le choix d'exercer en libéral ou en centre hospitalier contrairement aux généralistes qui n'ont quasiment que la possibilité de l'exercice libéral. Puisque les spécialistes ont leur lieu d'excellence, une belle fonction publique hospitalière avec des CHU alliant médecine, recherche et enseignement, alors pourquoi ne pas imaginer une belle et ambitieuse fonction publique ambulatoire de soins primaires ?
Si tu as réussi à me suivre jusqu'ici, je te remercie par avance de ne pas m'insulter. Et si tu as pris le temps de lire la Stratégie Nationale de Santé de Madame Touraine et souhaite en débattre, alors voilà où je t'invite à le faire : #PrivésDeMG.
Merci pour ce billet très instructif.
RépondreSupprimerEt géniale l'illu !!!
B.
Bon diagnostic bien connu mais le nerf de la guerre manque cruellement ce qui explique facilement l absence d evolution:il n y aurait que peu de pb à mon avis avec une cs ayant suivi l inflation depuis les années 80 ou une vraie ccam de consultations entre 20 et 50 euros;personne ne veut d un salariat généralisé mais les élus locaux des déserts ont intérêt à y réflèchir vite avant de constater l échec des autres mesures(je connais au moins 2 maisons de santé rurales neuves sans doc); quant au secteur 2 des spés med ou chir sa constriction annoncée aboutira vite à des installations de jeunes en secteur 3 pour ophtalmo dermato..
RépondreSupprimerBravo c'est super. La discussion est très pédagogique. C'est vrai que les Professeurs font ce qu'ils veux à l'hôpital public surtout sur Paris où ils ont également une activité privée avec des DP à 1000 ou 2000 euros soit lorsqu'ils opèrent dans les cliniques privées de Neuilly sur Seine (Ambroise Paré et Hartman) pire encore lorsqu'ils font opérer leur patients par leurs internes et que le professeur touche quand même sont dépassement d'honoraire à 2000 euros, exemple du CHU d'HENRY MONDOR à Créteil... Et je ne te parle pas de ce que font les professeurs de la Pitié ou de Saint Antoine ou Garche !!!!.
RépondreSupprimerLe CAS et la prochaine loi de MST sont anticonstitutionnelles puisque ne satisfont pas à la liberté d' exercice, droit inaliénable de la pratique médicale. L'UFML a réalisé un pourvoit en conseil d'état contre le tiers payant. Car c'est une décision purement administrative. Nous aurons, grâce à l'UFML gain de cause sur cette aberration.
Dr. D. PIETRIN Algologie Centre de Traitement Interventionnel de la Douleur 95520 Osny.
bravo à vous !!!
RépondreSupprimerVous conaissez l histoire de la grenouille qu on met dans l eau froide et qu on chauffe a petit feu ...c est l histoire de la medecine liberale , la grenouille cuit sans s en rendre compte , elle va servir de pitance a l'etat ( privatisation de la SS , conservation des prelevements sociaux (impots ) avec les medecins commes garants (gratos ) de leur systeme de soins ) pitance aux mutuelles (obligatoires), pitance a l industrie pharmaceutique ...Si elle veut survivre il faut qu elle saute en dehors de la casserole ; en dehors du systeme ...mais elle a oublie comment c etait avant la SS , elle ne sait plus que la medecine existait "avant", quand le patient payait sa consult , que ct normal , et qu il remerciait le toubib de l avoir recu ...La grenouille pense qu elle peut pas survivre en dehors de sa casserole , alors elle reste dedans , en esperant que l etat va baisser le feu .....elle reve .... elle se debat en faisant la greve (on sait pas de quoi ) en montant la clim ....elle pense que ca peut pas etre pire ....elle n imagine meme pas le pire ....jusqu a ce que l etat referme le couvercle ; tier payant , disparition du secteur 2 et confiscation des pecules des caisses de retraite des liberaux ....la la grenouille comprend ; mais il est trop tard , elle est cuite , elle sait meme plus demander a ses client de la payer ... adieu petite grenouille , on t aimais bien , bien sage , bien idealiste , bonne humaniste ...on t a suce jusqu a la moele ....maintenant ya plus que des Gros crapaux qui survivent .
RépondreSupprimerMerci pour ce billet qui permet enfin d'ouvrir le débat. Si salarier les MG permettrait en effet de les "sortir " d'une position inconfortable de ni..ni..., ce statut ne ne règlerait pas le problème de l'attractivité d'un métier globalement trés sous évalué et discrédité par un surencadrement pénalisant. Je pense que les MG, mais aussi certaines spe, pourraient en effet bénéficier de différents modes de rémunération, mais que le "problème " de la médecine libérale telle qu'elle est aujourd'hui tient à un niveau tarifaire et donc de remboursement trés en deça de la valeur du service rendu. Le dernier choix des étudiants aprés l'ECN montre toujours l'attractivité des spécialités dites " rémunératrices " les intentions et souhaits des jeunes ne sont donc pas si facilement analysables. Si, comme dans les autres pays européens , la consultation était à 45 ou 50 euros ( et remboursée sur ces tarifs bien évidemment ), le problème ne se poserait pas en ces termes; le salariat , tel que vous le suggérez, est une solution adaptée à notre situation française, qui est anormale, au sens de "en dehors des normes" européennes et même mondiales, mais est une solution " par défaut " d'autre proposition. Le paiement à l'acte peut être décrié, mais il est la base de la relation singulière médecin - patient et je ne suis pas sure que patients et médecins souhaitent réellement une révolution dans ce domaine. Diversifier oui, ce que , bien évidemment, ne fera pas le salariat, bien au contraire. Personnellement, la lecture de la Stratégie m'a déçue, aucune mesure de fond, des annonces démagogiques plus que réformatrices. Le TP en est l'illustration , avec l'immensité des difficultés techniques à surmonter si l'on ne veut pas que les médecins passent plus de temps à récupérer leur du qu'à traiter les patients, difficultés reconnues par la Ministre elle même. Le problème n'étant pas à la facturation ( facile ) mais au suivi des paiements de tous les organismes concernés. Mais tout à fait d'accord, il ne faut pas que l'arbre cache la foret. Cordialement.
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