Pourquoi
parler de la Revanche du rameur (un livre paru en février 2012) ici et maintenant ?
Maintenant
parce que je l’ai entamé il y a seulement trois jours et que je
viens juste de le terminer. Donc un peu compliqué pour moi d’en parler
avant. Bon, je l’avoue, c’est vraiment la honte, mais on aurait
pu me prévenir qu’il fallait le lire plus tôt ce bouquin. Pour ma
défense, je ne dois pas encore avoir suffisamment de connexions dans
le monde du Web 2.0. Personne ne m’a averti, personne n'a partagé
cette information en temps voulu. Bande d'égoïstes ! Individualistes ! Dommage, j’aurais vécu un an et
demi de plus en y voyant un peu plus clair. Mais il n’est jamais
trop tard pour ouvrir les yeux.
Ici parce que c’est mon blog, raison que j’estime totalement
suffisante. Sur mon blog, je suis le chef, je décide de tout, c’est moi le
boss, le dominant tout puissant. Je maîtrise les procédures, j’évalue, je me réunis
régulièrement avec moi-même pour lancer prochainement ma première
démarche Qualité et si t’es pas content, voire que tu ne
l’acceptes pas, je te vire. Non, je déconne. C’est juste un peu
d’humour. Allez, reste s’te plaît. Plus sérieusement, j'aimerais partager cette lecture parce
qu’avec un sacré paquet d’autres Homo sapiens mâles et
femelles de mon espèce, on a souvent l’impression de naviguer dans le
brouillard, voire en pleine tempête sans vraiment savoir où aller. Et même quand le
temps se calme, que la mer est d’huile, le soleil au zénith, et que la direction à prendre semble évidente, on
a encore le sentiment étrange et désagréable de ramer à
contre-courant.
Ici
aussi parce que c’est un blog qui me permet sans doute maladroitement de
déverser parfois quelques réflexions, quelques indignations sur la
médecine qui ne font que cacher celles que je pourrais faire d’une
façon plus générale sur le (dys) fonctionnement de notre société.
Je ne fais que constater, critiquer, sans que cela ne soit véritablement bien exprimé. C'est un peu comme si je décrivais vaguement quelques symptômes d'une maladie que je maîtrise mal et que dans ce bouquin vous y trouviez la physiopathologie ainsi qu'un début de traitement. Je ne prétends pas que l’audience de ce blog permettra de relancer
la réédition de ce livre, mais s’il pouvait te permettre (tu
vois, j’écris tout le temps « tu » dans mes
billets, preuve que j’imagine que tu n’es pas très nombreux…)
de porter à ta connaissance un ouvrage éclairant sur ta vie de
médecin, de salarié, de manager, de mec important qui se remet en
question (ça doit bien exister non ?), de chômeur, d’étudiant,
bref, sur ta vie de citoyen, eh bien, je serais comblé. Je n'ai pas mis
super grand PDG et encore moins ministre parce que quand même quoi. Bon, au cas où tu sois
ministre ou grand PDG, ben, franchement ce livre va mettre à mal tout ce que tu
as appris et tentes de mettre en place dans tes institutions et sociétés. Mais puisque ça nous mène droit dans le mur, autant que tu le saches. Je n'ai pas non plus mis Président parce que je
serais obligé de mettre une cravate et de te vouvoyer, truc que j'ai
pas trop l'habitude de faire. Bon OK, au cas où, je vais faire un effort.
J'ai rentré ma chemise dans mon pantalon, c'est pas mal déjà,
c'est un premier pas. Donc, si t'es Président, t'es un peu un
grand dominant. Pourtant t'as déjà été et tu es encore parfois un dominé qui
pédale un peu dans la semoule. Je sais, c'est pas drôle, j'ai pas
le remède miracle même si je suis médecin, mais dans un premier
temps, lis ce bouquin. Après on pourra parler. Si tu es Michel
Lafon, éditeur de profession, alors, s'te plaît, pourrais-tu
réimprimer au moins un exemplaire de ce livre pour Monsieur le
Président, tu serais un chou... Juste au cas où, parce que ça
pourrait peut-être un peu l'aider à y voir plus clair lui aussi. Et ça serait plutôt cool pour tous les dominés.
Bon,
beaucoup de blabla, mais en fait c’est quoi ce bouquin ?
On
pourrait imaginer une belle histoire d’amour, un type qui passe 324
pages à ramer pour séduire une beauté fatale qui le rejette, et
boum, à la 325ème
et dernière page, il conclut, il se la tap… dans toutes les
posit…, euh non merde, ma mère lit mon blog de temps en temps, je
vais encore me faire engueuler. Donc reprenons calmement et
sereinement : à la dernière page, le rameur prend sa revanche
en séduisant sa belle princesse. Ils se marièrent et eurent
beaucoup, beaucoup d'enfants.
Non,
c’est pas du tout ça ce bouquin, mais alors là pas du tout, donc
si tu cherches ce genre d’histoire, alors zappe. Quoique, je trouve que c’est
quand même un peu une histoire d’amour. L’amour des
autres, l’amour de notre vie en société, l’amour d’un
meilleur avenir pour nous et nos descendants. Si, si en fait, reviens
Léon, y a de l’amour à l'horizon !
Donc
si t’es un amoureux de la vie mais que tu trouves que ça tourne
pas vraiment rond, que tu sens un peu ce qui ne va pas sans vraiment
savoir l’exprimer, que tu t’indignes à défaut de pouvoir faire changer les choses, alors ce livre te donnera des billes. Oui, ça te
permettra de conceptualiser ton ressenti (la vache, je pensais pas
que je pouvais sortir une phrase comme ça). Tu vas peut-être me
dire que ça te fait une belle jambe et que c’est pas ces feuilles
de papier qui vont révolutionner les choses. Je te répondrai que
mettre des mots sur des maux permet parfois de soulager un peu et
d’avancer. C’est en tout cas l’effet que ces feuilles de papier
ont eu sur moi alors que je n’ai fait que les lire, je te promets
que je ne les ai pas fumées (je te rappelle que ma mère me lit de
temps en temps alors je me tiens à carreau).
Si
ça te fait peur, que tu ne te crois pas suffisamment intelligent pour le
lire, je vais te rassurer tout de suite. Même moi, je l'ai lu en 3
jours et j'ai tout compris ( quoi, presque tout). Donc tu vois,
franchement, vas-y franco.
Si
tu n'as vraiment pas le temps de lire, alors lis au moins « La
fable des rameurs ». Je ne vais pas te mâcher le travail. Tu me
googlises ça et tu cherches la version qui te correspond le
mieux. Tu la lis, tu ris, ensuite, tu ris un peu moins, ensuite, tu
réfléchis un peu, et enfin, tu la partages avec tes collègues, tes
amis et tes connaissances.
Désormais,
venons-en aux erreurs. La mienne d'abord. En dehors du fait d'avoir mis tout
ce temps avant de le lire ce foutu bouquin, j'ai commis une grave
erreur sur son auteur. Oui, dans un billet intitulé : Manifeste pour un big bang sanitaire je
m'étais autoproclamé dominant et lui avais octroyé le poste de
ministre de la santé. Il aurait peut-être mérité mieux
finalement. Oh pis non, tiens, un big bang n'est pas un petit feu d'artifice, c'est un big bang. Alors balayons tout ça et passons directement à l'hétérarchie. Une hétérarchie dans laquelle
cet agité du bocal qui pense être un rameur, deviendrait plutôt barreur
d'un des avirons. Et sur d'autres avirons,
je mettrais bien quelques autres barreurs dignes de ce poste. Regarde, ils sont déjà en
train de se concerter sur la meilleure stratégie à adopter pour
obtenir un large consensus. L'objectif étant de nous faire ramer dans de bonnes conditions
le plus loin possible sans que personne ne se noie, bref de nous mener à bon port.
Ben
quoi ? Pourquoi pas ? Puisque ce livre est un essai, qu'on n'est pas fous, ni paranos, juste indignés, alors cet essai, il
faut maintenant le transformer :-)
PS : au cas où tu sois un peu bigleux, la photo est un grossier montage avec de gauche à droite : M. Winckler à la place de J. Brel, D. Dupagne à la place de L. Ferré et C. Lehmann à la place de G. Brassens. Et fumer tue bien sûr.
PS : au cas où tu sois un peu bigleux, la photo est un grossier montage avec de gauche à droite : M. Winckler à la place de J. Brel, D. Dupagne à la place de L. Ferré et C. Lehmann à la place de G. Brassens. Et fumer tue bien sûr.
J'avais lu le post Big Bang sanitaire et j'avais été horrifié : mettre un libertarien comme ministre de la santé, l'ami des femmes (donc, un homme) comme ministre des droits des femmes et un excellent médecin directeur de la CNAM... Erreurs de casting à répétition. C'est le syndrome Iznogood de l'hétérarchie qui fait fi des données anthropologiques et qui fait l'éloge de la globalisation planétaire : être khalife à la place du khalife.
RépondreSupprimerMais je m'arrête là. Je n'ai pas envie de ramer.
Bonne journée.
Sacré Docdu16, fidèle au poste !
Supprimer1)Honoré que tu me lises.
2)Et en plus que tu réagisses et commentes, c'est une gloire pour moi. C'est un peu le but du jeu je crois.
3) On est d'accord, j'écris moi-même que ce big bang était une erreur, mais je vais m'améliorer un jour. Du moins, je vais essayer.
4) Winckler ? Mais qu'a-t-il pu te faire ? Moi je trouve qu'il fait plus de bien que de mal, autorise-moi à le penser sinon prouve-moi le contraire.
5) Je pense qu'au moins un billet t'a plu, celui sur la lettre 23, allez, avoue qu'il t'a plu.
6)Je continuerai à te lire parce que ça me semble utile, même si parfois je ne suis pas forcément d'accord.
Confraternellement
PS: que tu le veuilles ou non, tu vas devoir continuer à ramer :-)
Sur Martin Winckler je pourrais être inépuisable mais j'ai déjà tout dit ou presque (voir mon blog). Je disais ceci : Il est impossible en 2013 de mettre un homme comme ministre des Droits des femmes. Impossible. Sur la Revanche du Rameur je ne ferai aucun commentaire : je m'en tiens à la médecine quand je loue ou quand je décrie DD. C'est comme pour Winckler : je ne parle pas littérature en public. Mes commentaires sur Amazon par exemple ne sont que laudatifs.
SupprimerDernier point : Il ne faut lire que les gens qui ne sont pas d'accord avec nous, les autres sont ennuyeux : ils ne nous apprennent rien.
Bonne journée.
Bon va falloir que je le lise quand même... Un an et demi que je l'ai acheté et j'ai calé dès les premières pages bouuuh, honte à moi.
RépondreSupprimerNon pas de honte, juste un peu de temps perdu comme moi. Mais si au moins une personne de plus le lit, je crois que mon pari sera gagné.
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