Heureusement
que nous avons des experts, ayez confiance…
Il
y a depuis quelque temps une pénurie de vaccins, de certains
vaccins, pas tous.
Il
est par exemple devenu quasiment impossible en France et ailleurs
pour le moment et apparemment pour longtemps de faire vacciner son
enfant avec le vaccin pentavalent
Diphtérie-Tétanos-Polio-Coqueluche-Haemophilus.
Car
voyez-vous, de grands fabricants comme GSK ou Sanofi seraient
dépassés par la demande mondiale d’autant que la production d’un
vaccin est complexe et longue, environ un an et demi. Ce sont eux qui
le disent. Soit.
Sauf
que ce qui est compliqué et long pour le vaccin pentavalent ne
semble pas l’être pour le vaccin hexavalent contenant le vaccin
contre l’hépatite B en plus des cinq autres, connu sous le nom
d’Infanrix Hexa, et 1,5 fois plus coûteux donc 1,5 fois plus
rentable pour le fabricant.
Rappelons
au passage, juste comme ça de façon tout à fait innocente, qu’il
ne semble pas avoir été compliqué et long de produire et fournir
un vaccin à forte demande mondiale lors de l’épisode de la grippe
H1N1. Atchoum ! Oups, excusez-moi, juste un petit éternuement,
rien de bien méchant. Roselyne
revient ! Euh non en fait reste où tu es et demande à Marisol
de te rejoindre je crois que ça ferait du bien à tout le monde…
Heureusement
nous avons des experts, et un ministère, ayez confiance…
Face
à la tension d’approvisionnement de ces vaccins, de probables
experts ont dû conseiller la ministre de la santé sur la conduite à
tenir à donner à patients et médecins.
Car
voyez-vous, la loi française impose la vaccination des enfants
contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Cette
obligation vaccinale a d’ailleurs tout récemment été jugée
conforme à la constitution républicaine par le conseil
constitutionnel.
Voilà
donc ce qui est diffusé sur le site du ministère de Marisol
Touraine afin de respecter l’obligation vaccinale donc la loi
malgré la pénurie :
Lien suivant : Adaptation transitoire de la stratégie de vaccination
Le 1er point est le suivant : la vaccination du nourrisson telle que prévue au calendrier des vaccinations est maintenue avec l’utilisation du vaccin hexavalent (infanrix Hexa®).
On
peut se dire que la ministre est gentille, elle nous dit quoi faire,
youpi chouette !
On
peut être au contraire un peu mesquin et se dire que la ministre
cautionne finalement une stratégie des laboratoires pour se faire un
peu plus de fric en prenant par la même occasion médecins et
parents en otages puisque du fait d’être le seul disponible, le
vaccin recommandé mais non obligatoire hexavalent s’impose.
On
pourrait en fait dire beaucoup de choses sur ces préconisations
ministérielles.
Je
me contenterai d’un point pouvant paraître anodin, celui-ci :
Cette
information officielle, simple, claire nette et précise, soumise par
des experts, validée par une ministre est fausse. S’il est vrai
que certaines (pas toutes) PMI fournissent les vaccins lors des
consultations, elles ne possèdent pas de filières de production
spécifique, leurs maigres stocks s’écoulent ou sont déjà
écoulés. Pour celles qui ne fournissent pas les vaccins, elles
n’ont aucun stock, et prescrivent les vaccins que les patients vont
chercher à la pharmacie. C’est assez simple à comprendre. Il est
relativement impressionnant que sur un point aussi simple le
ministère divulgue une information fausse. Qu’en est-il des points
légèrement plus complexes ?...
Heureusement
que nous avons des experts, ayez confiance…
Toujours
au sujet de vaccinations, des experts avaient donné leur avis sur
les deux vaccins oraux contre la gastro entérite à rotavirus.
C’était mi-février 2014.
J’avais
lu cet avis qui recommandait cette vaccination. Probablement par manque de maturité et d’humilité,
je n’avais pas tellement eu confiance. Alors j’avais publié mon
avis, à moi, le mien, tout mimi. Je l’avais intitulé justement
LES EXPERTS afin de partager mes doutes et questionnements.
C’était
fin février 2014 ici : LES EXPERTS épisode 1
Comme
dans le domaine vaccinal, certains rappels sont importants, au
printemps 2014 j’avais fait une sorte de petite piqûre de rappel : LES EXPERTS épisode 2.
Un
an après, en mars 2015, voici ce que les professionnels de santé
reçoivent sur le sujet de ces deux vaccins de la part de l’Agence
Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé :
La lettre dans sa totalité et de meilleure qualité est consultable sur le site suivant : ANSM.
Ce
genre de courrier ne me semble finalement pas tellement mettre en
confiance.
Heureusement
que nous avons des experts, ayez confiance, imaginez le bordel sans
eux !
Nous
avons indéniablement besoin d’experts, fiables, et non corrompus.
Nous
avons peut-être aussi un peu beaucoup passionnément à la folie
besoin de médecins non experts. Le médecin du futur en général,
généraliste en particulier, doit sans doute être considéré et
formé comme un filtre à prescriptions plus que comme un mitrailleur
prescripteur à la botte des experts eux-mêmes à la botte de …
vous m’avez sans doute compris.
PS :
dans le domaine de la vaccination je suis un NINI : ni
anti-vaccin, ni pro-vaccin à tout-va. J’essaie d’avoir un
certain esprit critique avec mes maigres outils et mes quelques
connaissances de base pour tenter de conserver une position
raisonnable non pas pour moi mais pour les patients, rien de plus. Et
c’est pas facile…
Cette histoire de rupture d'approvisionnement de vaccin est un véritable scandale .D'autant plus que les autorités s'en moquent complètement et cela semble même les arranger car ne sont disponibles que les vaccins qui couvrent toutes les recommandations.De cette façon pas besoin de les rendre obligatoire.
RépondreSupprimerPar ailleurs une remarque . Sont disponibles les vaccins contre le tétanos : Tétavax et contre la poliomyélite Imovax.Il ne manque que la diphtérie .A-t-on entendu les autorités en parler ?
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci pour ce travail et pour avoir pris le temps de lire de manière critique le rapport du HCSP qui avait permis d'étendre la vaccination contre le rotavirus. Voilà où nous en sommes, effectivement, deux décès de bébés, dont la relation avec le vaccin ne peut pas être mise en cause, mais qui étaient restés oubliés dans un tiroir des laboratoires pendant deux ou trois ans. Face à cette réalité, un président du Comité technique de vaccination, qui ne nie pas ses innombrables conflits d'intérêts, mais qui en minimise l'influence, et qui a répété depuis plusieurs années dans divers medias, parlant, comme à son habitude, des vaccins comme d'une entité globale et indivisible, donc, non sujette à l'analyse, "que de toutes façons les bénéfices des vaccins sont très supérieurs aux risques". Risques qu'il estime, toujours en général, à tout au plus un pour un demi million de vaccinés pour les effets indésirables graves. Les effets indésirables observés et rapportés sont pour lui, le fait de coïncidences.
On n'a pas tant besoin de multiplier les experts que de donner les moyens aux médecins de se sentir et d'être compétents pour se faire leur propre opinion.
C'est une belle contribution.
Il faudrait être encore plus audible, et c'est seulement en multipliant les relais qu'on pourra faire passer ce message: ne vous interdisez pas de penser, les experts ne sont pas qualifiés pour le faire à votre place.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe ne suis pas un ni ni : je suis un pro/contre. Pour les vaccins qui paraissent être validés en termes de santé publique et contre dans le cas inverse. En sachant que l'avis du patient est important.