dimanche 31 janvier 2021

RAS-LE-BOL MAIS ?


Bientôt un an que cette situation inédite s'est installée dans tous les recoins de nos vies. Et à peine passé dans l’angle du rétroviseur, nous étions nombreux à guetter déjà / enfin (c’est selon) le retour de celui qui pointait son nez il y a encore quelques jours seulement. Confinement, un terme à peine connu il y a un an dans lequel contre toute attente on ne replonge finalement pas. Reculer pour mieux sauter ? Une histoire de quelques jours de sursis ? Difficile de savoir sur quel pied danser avec ce roi du "En même temps". Crainte du ras-le bol ? 

Ras-le-bol ?

Quelqu’un aurait-il réussi à s’immuniser contre le ras-le-bol ? Lui ? Elle ? Vous ? Eux ?

Et toi ? Oui toi là ? Tu te sens visé ? C’est bien normal puisque c’est toi qui es visé. Il paraît que tu viens lire quelques lignes de temps à autre par ici alors j’en profite pour t’interpeller. Je serais étonné que comme nous autres tu n’en aies pas plein le c.. ras-le-bol aussi malgré les apparences et tes bonnes manières.

Les bonnes manières de faire ? Laisse-moi rire sous mon masque décousu depuis le début !

Souviens-toi du début : « pas de port de masque en population générale »

Quelques semaines plus tard : « #JamaisSansMonMasque,  fabriquez des masques, au tricot les mamies, contravention si pas de masque ! »

Il y a peu : « abandonnez les masques artisanaux, à vos masques chirurgicaux, ou au moins les AFNOR SPEC 76-001 UNS1 machintrucbidulechouette = en gros pas ceux cousus par belle-doche »

Les masques OK ce fut décousu. Passons. Mais tout le reste ?

Les tests ? Tester-tester-tester ! 5000 à ma droite, 10 000 à ma gauche, 50 000, 100 000 ça s’emballe qui dit mieux ? 700 000 Putain You hou ! Le million ! Le million ! Le million ! Yeap ! Ladies and gentlemen : One million !!! -WE ARE THE CHAMPIONS ♫ MY FRIEND- OK.

Mais le « tracer-isoler » on en parle ? OK on n’en parle pas. Hop sous le masque.

Et le reste ?

Le reste c’est une montagne de ras-le-bol.

Les piétinements sur notre jeunesse qui souffre en silence, qui tend la main pour un quignon de pain puis qui meurt studieusement.

Les proches et amis touchés / coulés / récupérés de justesse. COVID or not COVID puisque la sentence quotidienne du nombre de morts du coronavirus nous ferait oublier le reste. Et pourtant...

Ces potes médecins au cœur du combat mais trop jeunes pour le vaccin confisqué par une administration planquée derrière ses liasses de procédures à la con se pensant exonérée de penser tout en t’imposant de penser du vide comme elle excelle à le faire dans ses tableaux excel. Je sais c’est long, un peu d’air SVP on en manque. Pas comme elle, l'administration. 

Ces médecins qui s’enchaînent sur les plateaux des chaînes en boucle à en faire monter la nausée par-dessus les audiences.

Haute Autorité de Santé / Haut Conseil de la Santé Publique / Direction Générale de la Santé / Ministère des Solidarités et de la Santé / Sociétés savantes de ceci / Experts de cela. Chaque jour contaminations / hospitalisations / réanimations / intubations / dernière inspiration / ras-le-fion !

Ce début de la vaccination centré sur « cette France antivaccins » qui n’a pourtant nul besoin de micros et caméras tendus pour sournoisement se répandre. Ce sempiternel amalgame avec ceux qui naturellement doutent, hésitent, critiquent parce qu'il n'y a pas plus simple pour éviter le moindre débat. Museler l'esprit critique, c'est empêcher de penser, c'est ruiner la science avec le risque d'éloigner l'espoir. Et finalement, cette crasse incapacité de répondre aujourd’hui à la demande.

Et l'Académie peu académique, on en parle ? Cette Académie de Médecine qui demande au peuple transporté en commun de se taire. Qui aurait mieux fait de se taire ?

Et ces vieux ?

Ces vieux chez qui pour certains les mots « confinement » et « couvre-feu » résonnent contre d’anciens souvenirs qu'ils pensaient engloutis à jamais. Ces vieux qui savent mieux que quiconque ce que le « nous sommes en guerre » signifie.

Ces vieux qu’on aime parce que ce sont NOS Vieux qui ne demandent qu’à être visités, choyés puis embrassés une dernière fois.

Le reste c’est ce volcan de ras-le-bol que l’on espère endormi.

Mais il est normal ce ras-le-bol. Il est humain ce ras-le-bol. Il s’apaise, il remonte, il joue aux montagnes russes ce putain de ras-le-bol, il te prend, le cœur, les tripes, tu crois le dompter, il te mène, il est sain. Parlons-le ce ras-le-bol.

Ras-le-bol mais ?

Nous avons vite intégré qu’il ne fallait plus se serrer les mains, mais serrons-nous au moins les coudes à bonne distance. Faisons que celui qui met un genou à terre sente que juste derrière lui quelqu’un se penche aussitôt pour le relever. Ce n’est pas le moment de faiblir, pas maintenant.

Ras-le-bol d'un nouveau confinement qui se dessine peut-être à l'horizon ? Serions-nous apte à le respecter ? Pour le moment respectons tout ce que la majorité d’entre nous a réussi à respecter jusqu’à ce jour malgré d’innombrables imperfections dans un contexte rappelons-le inédit. Quelques certitudes au milieu d’un océan d’incertitudes. Même et surtout les médecins doivent l’admettre et le répéter.

Aucune couleur politique ici, pas un poil de la main macroniste ici, aucune écurie syndicale ici, aucune influence de Big Pharma ici, aucune chapelle médicale ni de Paris ni de Marseille ici peuchère, tout sauf une Société savante ici, rien. La voix (oui voix avec un X) est libre ici.

La vraie liberté d’écrire comme on veut, ce qu’on veut, au moment que l’on choisit, comme sur les nombreux blogs de mes valeureux collègues soignants. 

Citoyen lambda, médecin lambda, ayant l'immense privilège de n’avoir qu’à traverser la rue pour trouver un job, récemment honoré et fier d’être devenu procureur par la voix du Président en personne comme 66 millions de mes nouveaux collègues. Nous avons du pain sur la planche du Parquet les amis. Mais comme tout le monde j’en ai ras-le-bol. Un immense ras-le-bol !

Ras-le-bol MAIS je continuerai :

- à porter le masque (nez compris…)

- à aérer les pièces plusieurs fois dans la journée

- à me laver les mains régulièrement

- à limiter mes contacts

Ras-le-bol MAIS je respecterai au mieux les modalités d'un éventuel troisième confinement s'il se décidait d'ici peu. 

Ras-le-bol MAIS quand mon tour viendra, malgré ce qu’on lit ici ou là, en mon âme et conscience, même s'il faut taper sur le cul des flacons pour en essorer les dernières gouttes, je prendrai le chemin de mon centre de vaccination le plus proche, sans crainte du quoi qu’il m’en coûte.

1 commentaire:

  1. Tout ce ras le bol, tout ce je ferais comme on me dit de faire, sans crainte de quoi qu'il m'en coûte.

    Pas une seule ligne sur "mais comme médecin, je ne soigne pas."

    Pas étonnant du coup qu'il en coûte tant.

    herve_02

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