mercredi 12 février 2014

Entre deux (suite et fin)

Je t'arrête tout de suite !

Si tu veux tirer un minimum de bénéfices de ce billet, il faut en lire la première partie.

Donc pour connaître le début de l'histoire, c'est ici : Entre deux






Le type là-haut entre les deux camions est un grand philosophe belge. Ben oui, comme je ne comprends pas ce qu'il dit, il ne peut qu'être philosophe. Tu l'as reconnu ?
C'est Jean-Claude Van Damme en fait. Je sais, on s'en fout, c'est juste pour faire durer le suspens quelques secondes supplémentaires. Toi tu veux savoir ce qu'a le monsieur avec son genou. Je sais. Mais ne t'inquiète pas pour lui, il est sur la table d'opération entre les bonnes mains du chir.

La vache, on a eu chaud hein !
 
Mais comme j'ai encore un peu de temps, j'en profite pour remercier Doc Cleo  qui s'est lancée la première ainsi que Le bruit des sabots  qui en quelques lignes seulement a montré toute l'étendue de son talent et sa grande maturité. Sans oublier cette formidable suite Chez Sarah, une suite que je n'attendais absolument pas et dans laquelle j'ai cru reconnaître des clins d'œil à des toubibs comme Fluorette ou encore Borée.
 
Je vais remercier aussi... Non, je déconne, allez, c'est bon là.
 
Voici donc la fin :


Le monsieur qui passait comme ça entre deux pour sa douleur de genou, une douleur diffuse, avec un examen ostéo-articulaire peu contributif, a donc subi lui aussi des papouilles du genou comme ça, en passant, pendant qu’on y est hein, ça prend pas tant de temps que ça. Et ben v’là ti pas que c’est en papouillant que la douleur du genou non urgente qui passerait avec une simple pommade prescrite sur un coin de table allait finalement se transformer en une forte suspicion de diagnostic à ne pas laisser filer comme ça dans la nature.
 
Car en palpant, je glisse mes doigts derrière le genou, dans ce qu’on appelle le creux poplité, et je tombe sur une masse. Une masse dont les caractéristiques palpatoires, au risque d’être pris pour un fou par le patient, me font saisir mon stéthoscope. Je pose le pavillon dans le creux poplité, et pour la première fois de ma vie, j’ausculte un genou. Car il y a bel et bien une masse battante et pulsatile dans ce creux poplité, avec un souffle à l’auscultation. Le patient sera rapidement exploré par un angiologue puis opéré d’un anévrisme fissuré de l’artère poplitée, une pathologie pouvant tout bonnement se terminer parfois par une amputation.

 
« Allez doc, ça ne sera pas long, marquez-moi juste une pommade pour mon genou, je passerai entre deux… »
 

Donc un grand bravo au Dr Tiben de la polyclinique "2 garcons,1 fille : 3 sensibilités" pour sa réponse. Mon cher confrère, je m'incline.

Moralité, les MG "distribuent des bons", mais avant cela, ils débroussaillent un tout petit peu le terrain.

J'aurais également pu conclure par la formule : "de la médecine générale, seulement de la médecine générale" mais je craignais que son auteur me tombe dessus et me demande des droits d'auteur ;-)

Voilà, j'espère que ce billet t'aura un peu servi à quelque chose.



Creux poplité avec l'artère saine à gauche, un anévrisme à droite.

1 commentaire:

  1. Merci à toi, cher Sylvain, pour cette petite piqûre de rappel, pour les soignants de toujours être attentifs à ce que l'on fait, et pour les soignés que "les coins de table, comme ça, entre deux patients", c'est dangereux.

    Je m'incline à mon tour. :)

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