samedi 18 novembre 2023

SAGE-FEMME EN PMI ?


On voit essentiellement le métier de sage-femme comme un professionnel de santé rencontré dans la maternité d'un hôpital public ou d'une clinique privée. Les femmes qui ont accouché se souviennent également de la sage-femme libérale venue à leur domicile à leur retour de la maternité. Le commun des mortels ne sait pas encore suffisamment qu'une sage-femme peut aussi être consultée pour un suivi gynécologique.  Il est encore moins évident de savoir que l'on peut trouver une sage-femme dans un service de Protection maternelle et infantile et ce qu'elle y fait.

France bleu a consacré un reportage radio en 5 épisodes sur les diverses facettes du métier de sage-femme en PMI en suivant deux de ces professionnelles dans leur quotidien.

Voici ces morceaux de vie de 4 minutes chacun  dans l'ordre chronologique de leur diffusion sur les ondes durant la semaine qui vient de s'écouler : 

1) La rencontre : Episode 1

2) Laëtitia  sage-femme : Episode 2

3) Chez Leila : Episode 3

4) Nathalie sage-femme : Episode 4

5) Chez Novelys : Episode 5


jeudi 15 décembre 2022

LES MATRAQUÉS DE L’INTÉRIEUR INCOMPRIS DE L’EXTÉRIEUR ?

Les matraqués de l’intérieur sont tous ces blessés sans blessure externe, sans plaie visible, sans pansement, sans bandage, sans béquille. Mais alors ? Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Où sont-ils ? D’ailleurs, existent-ils vraiment ?

Une simple mais froide et triste illustration devrait rapidement éclairer le propos.

En France, chaque année, 160 000 mineurs sont victimes de violences sexuelles, dans 80 % des cas il s’agit d’inceste, ce sont 3 enfants par classe.

Voilà ce qu’un matraqué de l’intérieur peut être. Un bout de chou qui doit se construire alors qu’une partie de son intérieur a été détruite, anéantie, en silence. Là où de l’extérieur, on ne le voit pas, on ne l’entend pas, on ne le comprend pas, et bien plus que ça, on ne le pense pas. Même si parfois, quelques signes de souffrance pourraient nous mettre sur la voie, ou au moins en faire émerger l’hypothèse dans un coin de notre tête.

Hormis ces 160 000 mineurs victimes de violences sexuelles chaque année en France, pourrions-nous trouver d’autres matraqués de l’intérieur ? Faut-il beaucoup chercher ? Est-ce difficile à débusquer ?

16 % des femmes, 5 % des hommes en France ont subi des viols ou des tentatives de viols dans leur vie. Le viol est la violence la plus pourvoyeuse de troubles psychotraumatiques dont le plus connu est le trouble de stress post-traumatique.

Le viol est un évènement traumatique, ou plutôt traumatogène, comme l’est un attentat, un accident de la route, une brutale agression dans la rue. Comme l’est potentiellement toute situation de confrontation à sa propre mort ou à celle d’autrui, toute menace de l’intégrité physique et/ou psychique d’un individu.

Un matraqué de l’intérieur incompris de l’extérieur est cette femme qui n’a pas fait partie des 122 femmes décédées des suites de violences conjugales en 2021 mais qui pour oublier l’enfer de son quotidien noie ses invisibles douleurs dans l’alcool. Cette même femme triste et vide que le cocktail antidépresseur-anxiolytique-somnifère ne délivre d’aucune souffrance voire au contraire, l’enferme encore plus. Cette femme qui en 2022 a peut-être terminé sa route en voiture fracassée contre un platane, fracturée de partout. Une polytraumatisée admirablement secourue par pompiers et SAMU sans qu’on imagine un instant qu’il s’agissait d’une tentative de suicide d’une « polypsychotraumatisée », terme non médical, non reconnu, mais illustrant à mon sens ce que peut être une victime d’évènements traumatiques répétés source de trouble de stress post-traumatique complexe (En savoir plus). Donc trouble complexe à comprendre, à repérer, à accompagner. Cette femme non décédée des suites de violences conjugales en 2021, secourue d’un Accident de la Voie Publique en 2022, miraculeusement sauvée de polytraumatismes, mais victime par cet accident d’un énième évènement traumatique survenant sur un terrain déjà si fragile que les addictions majorées précipiteront vers la cirrhose pour se terminer des années plus tard par un cancer du foie (hépatocarcinome) fatal. Femme qui ne fera donc jamais partie des décès des suites de violences conjugales, et pourtant.

Voilà, sans trop d’exagération, même si certains trouveront le propos tiré par les cheveux, ce que peut être un matraqué de l’intérieur incompris de l’extérieur, incompris par ses proches, ses amis, ses voisins, ce qui peut s’entendre. Et qui pourra parfois de surcroît être victime d’idées toutes faites du type : « si elle reste avec ce sale type c’est qu’elle aime ça ! », ou encore « elle boit comme un trou, elle ne fait rien pour s’en sortir » etc…. Voilà ce qu’est un matraqué difficilement compris des professionnels, de la société, des soignants, puisque le matraqué lui-même ne comprend pas plus  ses propres comportements ni ses profondes souffrances qu’il a tant de mal à verbaliser. Ce matraqué enfermé dans une spirale infernale, glissant sur le toboggan de violences  multiples dont il se questionne lui-même sur la véracité du fait en partie de mécanismes tels la dissociation (En savoir plus) .

Sans aller jusqu’à cette situation extrême mais réelle, ce sont des trajectoires de vie percutées à jamais, des personnalités impactées, des estimes vidées, des errances voire des erreurs diagnostiques, des relations sociales, amicales altérées, une intimité broyée, une sexualité détestée à en devenir détestable et pire encore.

Et, ce n’est écrit à ma connaissance dans aucun bouquin de médecine, ce sont aussi potentiellement de véritables histoires d’amour empêchées, bafouées, confisquées, salies à jamais. De véritables histoires d’Amour qui ne demandaient qu’à être si belles, qu’à exister tout simplement.

C’est un véritable fléau de santé publique.

Comme tout fléau, ce sont plusieurs leviers dans différents domaines, différentes professions, différentes institutions, à lever pour lutter contre. Ce sont plusieurs maillons d’une chaîne à créer, à consolider, à inventer, à accepter,à valoriser.

Une indispensable prise de conscience est née, des progrès émergent, certains regards changent. Mais beaucoup reste encore à faire.

Dans le domaine du soin, fin 2020 la Haute Autorité de Santé a publié une note sur l’évaluation et la prise en charge des syndromes psychotraumatiques chez les enfants et les adultes (Note HAS) .

De diverses façons, ce sont plusieurs graines à semer un peu partout pour espérer qu’elles germent un jour. Alerter, sensibiliser, former, vulgariser sont quelques exemples de semences.

A un tout petit niveau qui ne révolutionnera pas la médecine, on peut un jour tenter de sensibiliser sur ce sujet son entourage professionnel, un collègue, un service, d’autres services, en espérant que les graines se dispersent. On peut débuter un travail, mener une étude, en tirer des conclusions, en écrire un article, jusqu’à se frotter à l’aventure de la publication. Et publier cet article dans le seul but de disséminer une graine supplémentaire.

En voici un tout petit exemple dont est proposée l’introduction.

Avant de la lire, il est important de préciser que l’auteur de ce blog a un fort lien d’intérêt, et même un conflit énorme avec l’auteur de l’article en question. Ce conflit ne se résoudra sans doute jamais.

Un résumé est consultable sur le site de la Revue Périnatalité éditée par © Lavoisier SAS 2022

S’agissant d’une revue scientifique à comité de lecture, la totalité de l’article n’est pas libre d’accès.

 

INTRODUCTION

En France, la confrontation à un évènement traumatique concerne 30 % de la population,     10 % des individus présenteraient des symptômes de reviviscences post-traumatiques au cours de leur vie [1 2]. Un évènement potentiellement traumatique se définit comme toute situation impliquant une mort violente, une menace de mort, une blessure grave ou des violences sexuelles [3]. La confrontation à ce type de situation peut générer divers troubles psychiques regroupés sous le titre de syndromes psychotraumatiques. Les syndromes psychotraumatiques toucheraient  4,6 % de la population générale en termes de prévalence vie entière. Le plus connu de ces syndromes, le Trouble de Stress Post Traumatique concernerait quant à lui entre 1 et 2 % de la population [1 4]. Sans repérage précoce, les symptômes de stress post-traumatique peuvent s’installer durablement, s’aggraver de comorbidités et majorer considérablement le risque de passage à l’acte suicidaire [5]. Les conséquences cliniques spécifiques au psychotraumatisme, lui-même associé à de nombreuses et fréquentes comorbidités en font un véritable fléau de santé publique.

Ce sont essentiellement les différentes vagues d’attentats qui ont marqué une évolution importante de la prise en charge des psychotraumatismes durant ces trente dernières années. Les Cellules d’Urgences Médico-Psychologiques sont nées au lendemain des attentats de 1995 à Paris. C’est suite à la nouvelle série d’attentats d’ampleur de 2015 qu’est créé le Centre National de Ressources et de Résilience (CN2R) et que seront recensés les 12 premiers centres régionaux du psychotraumatisme. 

Sur le plan de la reconnaissance diagnostique, la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM 5) publiée en 2013, caractérise les troubles liés aux traumatismes et au stress comme une catégorie bien distincte [3]. Elle introduit également des critères diagnostiques spécifiques du Trouble de Stress Post Traumatique pour les enfants âgés de moins de 6 ans.  En 2018, le diagnostic de Trouble de Stress Post Traumatique complexe apparaît dans la 11ème version de la Classification Internationale des Maladies (CIM-11), reconnaissant cette entité nosographique comme un trouble à part entière [6].

En 2020, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une note de cadrage sur l’évaluation et la prise en charge des syndromes psychotraumatiques des enfants et des adultes. Cet écrit démontre l’enjeu majeur de santé publique pour lequel médecins libéraux, services de pédiatrie, de psychiatrie, etc. doivent être sensibilisés et impliqués [7]. Bien que non cités par la HAS, les services de Protection Maternelle et Infantile (PMI), croisement du médical dans le champ de la périnatalité, du médico-social et de la protection de l'enfance font partie de ces acteurs potentiels. En effet, plus de 2/3 des enfants et adolescents ont vécu au moins un évènement traumatogène dans leur vie, 1/3 d’entre eux de façon répétée, et 20 % au moins ont développé par la suite un syndrome psychotraumatique [8-10]. L’étude Adverse Childhood Experience démontre que la maltraitance et le dysfonctionnement familial dans l’enfance contribuent aux problèmes de santé (maladies cardiaques, cancers, diabète, addictions) des décennies plus tard avec une relation dose-effet des expériences négatives vécues dans l’enfance [11]. En périnatalité, le Trouble de Stress Post Traumatique concernerait 3 % des femmes [12]. Si la césarienne en urgence en est un facteur de risque [13], même une naissance physiologique pourrait être à l’origine d’un Trouble de Stress Post Traumatique [14].

L’objectif de cette étude  est d’explorer le rôle que peuvent prendre les professionnels de santé exerçant en PMI dans la prévention, le repérage et l’orientation des syndromes psychotraumatiques.

Accéder au résumé sur le site de la Revue Périnatalité ici : lien vers la revue

vendredi 10 décembre 2021

LA PLANETE DES SINGES ?


 

Cela fait quasiment un an que rien n’a été publié sur ce blog.

Parfois, voire souvent, mieux vaut se taire ou limiter ses propos. D’autant plus dans le contexte sanitaire actuel où la moindre vocifération peut constituer un risque de dissémination virale, donc de contamination.

En d’autres termes plus explicites malgré leur vulgarité, fermer sa gueule peut-être salvateur.

Mais l’ouvrir, modérément, après réflexion, peut l’être tout autant, parfois.

Entre museler et vociférer, ne faut-il pas laisser une place à la nuance, souvent nourrie par l’esprit critique ?

Car lorsque nous vociférons, outre la dissémination virale, nous assénons des vérités, nos vérités, en gonflant les pectoraux pour mieux museler la contradiction sans laisser aucune place à la nuance, à l’éventail des hypothèses, à l’espoir d’autres possibilités.

 
Les semaines à venir, avec ou sans Covid, seront sans nul doute de cette trempe où tous les coups seront permis pour asséner des vérités puisqu’un poste convoité pour un mandat de cinq ans pointe à l’horizon du printemps 2022.

Quelles vérités ?

Contentons-nous de médecine en revenant sur quelques points intéressants.

Voici une vérité médicale du mois d’août 2020 quant au Covid 19 en pédiatrie :

 


La Société Française de Pédiatrie (SFP) à l’origine de cet écrit est une société savante, constituée de savants. 


Je n’ai absolument rien contre la Société Française de Pédiatrie, ni contre les sociétés savantes, ni contre les savants. Je ne suis pas pédiatre, encore moins savant. Juste un peu médecin, parfois, il paraît, sur un malentendu.


Mais à l’époque de la sortie de ce papier de la SFP, mon petit esprit critique ouvrant l’éventail des hypothèses tirées d’aucune étude mais de mon expérience associée à un plus ou moins bon sens, me faisait penser que je serais tout de même très étonné qu’une infection virale respiratoire de ce type ne passe pas par les enfants. D’autant que nous venions de vivre un confinement avec une fermeture des crèches, des écoles et de tout accueil collectif d’enfants. Ce qui a pu biaiser les conclusions des études menant à cette vérité. Je m’autorisais humblement au moins à l’envisager même si je prenais le risque de me tromper.

Après quelques vagues, dont nous vivons la cinquième, quelques mutations virales, un delta puis un Omicron, une meilleure connaissance de la maladie, la vaccination d’une large partie de la population, voici une autre réalité du moment :

Cet extrait venant d’un journal de l’Association des Maires de France, méfions-nous des vociférations politiques. Allons plutôt vérifier ce que dit une instance sanitaire, sans aucun doute plus proche de la vérité.


Voilà ce qui apparaît sur le site Santé Publique France : 

 


La vérité des savants d’août 2020 était peut-être vraie. Mais elle ne semble plus correspondre à la réalité de décembre 2021 concernant une maladie qui porte toujours le nom de 2019.


Il est toujours facile de refaire l’histoire. Mais c’est aussi marrant, ou triste, de voir l’histoire se répéter.


Il y a quelques décennies de cela, il a fallu coucher les bébés sur le ventre parce que des savants vociféraient cette vérité soi-disant salvatrice pendant qu’ils muselaient les rares contradicteurs ayant osé penser le contraire, nourris par leur esprit critique. Plus récemment, il a fallu donner du Fluor aux nourrissons, les supplémenter en vitamine D alors qu’on savait qu’un des modes d’administration de l’une de ces vitamines D était potentiellement dangereux (voir l'article : On ne sauvera pas le monde mais). Au-delà de la pédiatrie, d’autres exemples de ce type en médecine en général sont nombreux. D’autant plus lorsqu’il s’agit non plus de donner des conseils, de diffuser des avis et des recommandations mais de prescrire des molécules ou des examens.


Positions dogmatiques, influence de l’industrie pharmaceutique, études biaisées, observations éloignées du terrain, guerres d’ego, décisions sans peser la balance bénéfices / risques, décisions sur le seul argument d’expertise, d’autorité, de savant, etc., etc., les risques de polluer les vérités sont légions.


Voici quelques réflexions anciennes pour illustrer le propos et démontrer que l’histoire ne fait que se répéter : Juste après le ramassage de patates 

La vérité d’hier semble être l’erreur de demain.


L’essentiel résiderait donc bel et bien dans l’esprit critique sage et constructif. 


Réfléchissons, revoyons nos copies, nuançons et modérons nos propos.


Ne vociférons pas, ne muselons pas.

 
Promouvons l’esprit critique, il pourrait bien s’avérer salvateur.


Ou alors nous pourrions vivre rapidement sur la planète des singes. 

 



dimanche 31 janvier 2021

RAS-LE-BOL MAIS ?


Bientôt un an que cette situation inédite s'est installée dans tous les recoins de nos vies. Et à peine passé dans l’angle du rétroviseur, nous étions nombreux à guetter déjà / enfin (c’est selon) le retour de celui qui pointait son nez il y a encore quelques jours seulement. Confinement, un terme à peine connu il y a un an dans lequel contre toute attente on ne replonge finalement pas. Reculer pour mieux sauter ? Une histoire de quelques jours de sursis ? Difficile de savoir sur quel pied danser avec ce roi du "En même temps". Crainte du ras-le bol ? 

Ras-le-bol ?

Quelqu’un aurait-il réussi à s’immuniser contre le ras-le-bol ? Lui ? Elle ? Vous ? Eux ?

Et toi ? Oui toi là ? Tu te sens visé ? C’est bien normal puisque c’est toi qui es visé. Il paraît que tu viens lire quelques lignes de temps à autre par ici alors j’en profite pour t’interpeller. Je serais étonné que comme nous autres tu n’en aies pas plein le c.. ras-le-bol aussi malgré les apparences et tes bonnes manières.

Les bonnes manières de faire ? Laisse-moi rire sous mon masque décousu depuis le début !

Souviens-toi du début : « pas de port de masque en population générale »

Quelques semaines plus tard : « #JamaisSansMonMasque,  fabriquez des masques, au tricot les mamies, contravention si pas de masque ! »

Il y a peu : « abandonnez les masques artisanaux, à vos masques chirurgicaux, ou au moins les AFNOR SPEC 76-001 UNS1 machintrucbidulechouette = en gros pas ceux cousus par belle-doche »

Les masques OK ce fut décousu. Passons. Mais tout le reste ?

Les tests ? Tester-tester-tester ! 5000 à ma droite, 10 000 à ma gauche, 50 000, 100 000 ça s’emballe qui dit mieux ? 700 000 Putain You hou ! Le million ! Le million ! Le million ! Yeap ! Ladies and gentlemen : One million !!! -WE ARE THE CHAMPIONS ♫ MY FRIEND- OK.

Mais le « tracer-isoler » on en parle ? OK on n’en parle pas. Hop sous le masque.

Et le reste ?

Le reste c’est une montagne de ras-le-bol.

Les piétinements sur notre jeunesse qui souffre en silence, qui tend la main pour un quignon de pain puis qui meurt studieusement.

Les proches et amis touchés / coulés / récupérés de justesse. COVID or not COVID puisque la sentence quotidienne du nombre de morts du coronavirus nous ferait oublier le reste. Et pourtant...

Ces potes médecins au cœur du combat mais trop jeunes pour le vaccin confisqué par une administration planquée derrière ses liasses de procédures à la con se pensant exonérée de penser tout en t’imposant de penser du vide comme elle excelle à le faire dans ses tableaux excel. Je sais c’est long, un peu d’air SVP on en manque. Pas comme elle, l'administration. 

Ces médecins qui s’enchaînent sur les plateaux des chaînes en boucle à en faire monter la nausée par-dessus les audiences.

Haute Autorité de Santé / Haut Conseil de la Santé Publique / Direction Générale de la Santé / Ministère des Solidarités et de la Santé / Sociétés savantes de ceci / Experts de cela. Chaque jour contaminations / hospitalisations / réanimations / intubations / dernière inspiration / ras-le-fion !

Ce début de la vaccination centré sur « cette France antivaccins » qui n’a pourtant nul besoin de micros et caméras tendus pour sournoisement se répandre. Ce sempiternel amalgame avec ceux qui naturellement doutent, hésitent, critiquent parce qu'il n'y a pas plus simple pour éviter le moindre débat. Museler l'esprit critique, c'est empêcher de penser, c'est ruiner la science avec le risque d'éloigner l'espoir. Et finalement, cette crasse incapacité de répondre aujourd’hui à la demande.

Et l'Académie peu académique, on en parle ? Cette Académie de Médecine qui demande au peuple transporté en commun de se taire. Qui aurait mieux fait de se taire ?

Et ces vieux ?

Ces vieux chez qui pour certains les mots « confinement » et « couvre-feu » résonnent contre d’anciens souvenirs qu'ils pensaient engloutis à jamais. Ces vieux qui savent mieux que quiconque ce que le « nous sommes en guerre » signifie.

Ces vieux qu’on aime parce que ce sont NOS Vieux qui ne demandent qu’à être visités, choyés puis embrassés une dernière fois.

Le reste c’est ce volcan de ras-le-bol que l’on espère endormi.

Mais il est normal ce ras-le-bol. Il est humain ce ras-le-bol. Il s’apaise, il remonte, il joue aux montagnes russes ce putain de ras-le-bol, il te prend, le cœur, les tripes, tu crois le dompter, il te mène, il est sain. Parlons-le ce ras-le-bol.

Ras-le-bol mais ?

Nous avons vite intégré qu’il ne fallait plus se serrer les mains, mais serrons-nous au moins les coudes à bonne distance. Faisons que celui qui met un genou à terre sente que juste derrière lui quelqu’un se penche aussitôt pour le relever. Ce n’est pas le moment de faiblir, pas maintenant.

Ras-le-bol d'un nouveau confinement qui se dessine peut-être à l'horizon ? Serions-nous apte à le respecter ? Pour le moment respectons tout ce que la majorité d’entre nous a réussi à respecter jusqu’à ce jour malgré d’innombrables imperfections dans un contexte rappelons-le inédit. Quelques certitudes au milieu d’un océan d’incertitudes. Même et surtout les médecins doivent l’admettre et le répéter.

Aucune couleur politique ici, pas un poil de la main macroniste ici, aucune écurie syndicale ici, aucune influence de Big Pharma ici, aucune chapelle médicale ni de Paris ni de Marseille ici peuchère, tout sauf une Société savante ici, rien. La voix (oui voix avec un X) est libre ici.

La vraie liberté d’écrire comme on veut, ce qu’on veut, au moment que l’on choisit, comme sur les nombreux blogs de mes valeureux collègues soignants. 

Citoyen lambda, médecin lambda, ayant l'immense privilège de n’avoir qu’à traverser la rue pour trouver un job, récemment honoré et fier d’être devenu procureur par la voix du Président en personne comme 66 millions de mes nouveaux collègues. Nous avons du pain sur la planche du Parquet les amis. Mais comme tout le monde j’en ai ras-le-bol. Un immense ras-le-bol !

Ras-le-bol MAIS je continuerai :

- à porter le masque (nez compris…)

- à aérer les pièces plusieurs fois dans la journée

- à me laver les mains régulièrement

- à limiter mes contacts

Ras-le-bol MAIS je respecterai au mieux les modalités d'un éventuel troisième confinement s'il se décidait d'ici peu. 

Ras-le-bol MAIS quand mon tour viendra, malgré ce qu’on lit ici ou là, en mon âme et conscience, même s'il faut taper sur le cul des flacons pour en essorer les dernières gouttes, je prendrai le chemin de mon centre de vaccination le plus proche, sans crainte du quoi qu’il m’en coûte.

dimanche 10 mai 2020

11 MAI 2020, DÉ..., D COMME ?


Après huit semaines de confinement dans le but de ralentir l'épidémie de COVID-19, voici venu le temps de ce mot nouveau qu'est le déconfinement. Certains, bien installés dans les starting-block semblent prêts à surgir pendant que d'autres sont partis avant l'heure. Et pourtant.

D comme Dordogne

Dordogne, préfecture Périgueux, troisième département forestier de France avec 45 % de sa superficie occupés par la forêt, 413 000 habitants, 9000 km2, 45 habitants au km2 (par comparaison Paris compte 105 km2 et 20754 habitants au km2).
Nous voici donc dans un magnifique département, entre forêts et vignes, où la population a de la place, bien loin de la promiscuité du métro parisien. Au 9 mai, d'après Santé Publique France, on y comptabilisait 25 patients hospitalisés pour COVID-19, 1 patient en réanimation, et 10 décès depuis le début de l'épidémie d'où son classement en zone verte signe d'une faible circulation virale.

Cela n'a pourtant pas empêché la survenue d'un petit foyer de contamination (cluster) découvert le 5 mai, appelant à la vigilance, même et peut être surtout en zones vertes là où nous nous pensons en totale sécurité. 

Dès le lendemain de l'allocution pascale du président Macron durant laquelle il figeait cette date du 11 mai à la France entière comme le nouveau jour de la Libération, je me souviens employer en réunion de service (en visioconférence bien sûr) cette expression peu élégante mais significative : "Le 11 mai sera tout sauf la fête du slip". 

Deux principales voix scientifiques se distinguent quant à l'évolution supposée de l'épidémie. La première nous indique que la multiplication des contacts après la levée du confinement mènera possiblement d'ici quelques semaines à la survenue d'une seconde vague dont il est bien difficile de prédire la hauteur. 
La seconde voix nous affirme que l'épidémie s’éteint tranquillement, que la fin de la partie est quasiment sifflée, que ce concept de seconde vague est une pure invention. Cette même voix parlait de "fin de partie" dès le mois de février à coup de vieux médicament miracle imparable contre le virus.
J'aimerais beaucoup que cette seconde voix dise vrai mais, 26 000 morts plus tard nous permettent de prendre plus que quelques précautions. 

D comme Didier

Ce Didier dont le nom s'est répandu comme une traînée de poudre à travers le monde est le même Didier que le président Macron est allé rencontrer à Marseille le jeudi 9 avril 2020. Plusieurs journaux annonçaient depuis peu que le chef de l'Etat s'adresserait aux Français. La date du 8 avril circulait, puis ce serait plutôt le 9.
Finalement, le 9 avril il rencontrera Didier, 4 jours plus tard, le 13 avril à 20 heures et des brouettes, la date du 11 mai est prononcée lors de son allocution. Simple hasard de calendrier ? La seconde voix compterait-elle plus que la première, plus que celle du comité scientifique présidentiel ? Sommes-nous dans le domaine de la science ou du pari ? 

Bien malin celui qui aurait prédit ce désastre humain, économique, social, mondial. Bien malin celui qui sait la meilleure façon de déconfiner et quand. Reconnaissons que par delà la politique partisane, prendre des décisions dans ce contexte inédit est d'une effroyable complexité. 

D comme Déroute ?  

Malgré cette complexité, force est de constater que nous assistons à la déroute des cols blancs. Ces cols blancs spécialistes de l'organisation, de l'évaluation, de la "procéduralisation" à outrance des moindres recoins de l'activité des acteurs de terrain. La crise sanitaire est venue faire fondre comme neige au soleil la nécessité des postes de ces cols blancs. Très respectueux du confinement on ne les entendait plus depuis huit semaines préparant leur retour en force dès le 11 mai preuve que nous ne pouvons qu'être pessimistes pour ce fameux "monde d'après"  qu'ils se hâteront d'achever dans l’œuf.
Face à cette déroute et pendant ces huit semaines, ce sont les acteurs de terrain (et pas seulement les soignants) qui ont tenu la barre. Ils ont tenu le pays à bout de bras grâce à leur bon sens, à leur sens des responsabilités, à l'entraide, à la solidarité, à leurs facultés d'adaptation rapide et au système D.

D comme système D

Nous n'avons pas le choix, avec ou sans les cols blancs, ce déconfinement nous, citoyens, acteurs de terrain, nous devons le réussir.

Cette réussite passe par le respect des gestes barrières en zone rouge comme en zone verte.

Cette réussite passe aussi et surtout par le port du masque en zone rouge comme en zone verte et pas seulement dans les transports en commun, ce que disent même les vieux briscards de l'Académie Nationale de Médecine : Aux masques citoyens.

Les récents clusters en Dordogne ainsi que dans un collège de la Vienne alors que nous, peuple de Gaulois réfractaires, venons de massivement respecter huit semaines de confinement doivent nous alerter.

Il faudra porter au mieux un masque, au moins un écran anti-postillons.

Et puisque nous devons essentiellement continuer de compter sur le système D, voici une solution : STOP POSTILLONS #JamaisSansMonMasque #MonMasqueNousProtège.

Des médecins vous en parlent sur leur blog : ici chez le Dr Blanc, ou encore  chez le Dr Gomi dont le compte Twitter est une mine d'informations et de réflexions depuis le début de cette crise. 

A vos masques,     prêts,    partez !!! Mais avancez masqués. 

PS : pas de masque chez les bébés et les jeunes enfants.